"Chaque jour qui passe, ça devient de plus en plus lourd" : le traumatisme des sinistrés, une semaine après l'explosion rue de Trévise à Paris
Plus d'une centaine de personnes ne peuvent toujours pas rentrer chez elles.
Une semaine après la puissante explosion au gaz dans une boulangerie rue de Trévise, dans le 9e arrondissement de Paris, qui a fait quatre morts, neuf immeubles sont toujours interdits d'accès, dont six concernés par un arrêté de péril car ils présentent un risque d'effondrement. Plus d'une centaine de personnes ne pourront ainsi pas regagner leur logement pendant plusieurs mois. D'autres habitants d'immeubles proches peuvent, eux, récupérer des affaires personnelles. En tout cas chaque sinistré s'organise comme il peut.
Devant un cordon de sécurité, au début de la rue de Trévise, Gilles et sa voisine tendent leur carte d'identité à deux policiers pour pouvoir entrer. "Je suis libraire, mon local est juste en face de la boulangerie, témoigne Gilles. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à l'intérieur. Je suis, depuis le drame, au chômage technique en quelque sorte, je ne peux pas avoir accès à mon stock de livres anciens."
Afflux de dons à la mairie du 9e
Sa voisine, elle, est hébergée dans un hôtel proche. "Dieu merci il y a des gens absolument géniaux qui ont fait des dons à la mairie du 9e, raconte-t-elle, donc j'ai pu récupérer des affaires là-bas, et là je vais enfin pouvoir récupérer mes affaires." Dans le hall d'accueil de la mairie du 9e, des bénévoles s'affairent. "Nous avons fait des cartons taille par taille, il y a de tout", explique l'une d'entre elles.
Raphaël et Maud habitaient dans un des immeubles concernés par un arrêté de péril. "Tout est bloqué depuis samedi, raconte Raphaël. Il est impossible de prendre des affaires ni de voir l'étendue des dégâts. On se sent d'une certaine manière soulagés de ne pas avoir été là au moment où cela s'est produit, mais on est privé de tout. Pour l'instant on est dehors, à l'hôtel. Chaque jour qui passe ça devient de plus en plus lourd, parce qu'on est impuissants face à tout ça." "Psychologiquement, c'est très dur", poursuit Maud.
Des habitants encore sous le choc
Delphine Burkli, maire Les Républicains du 9e arrondissement, vient rassurer les riverains chaque jour. "Je suis assez satisfaite des premières déclarations de la fédération des assurances, explique-t-elle. Nous avons obtenu que le délai de cinq jours soit prorogé à deux mois, pour l'aide d'urgence pour les sinistrés. Il faut que nous soyons pleinement mobilisés pour leur apporter du réconfort et pour les aider à se reconstruire". Et cela prendra du temps, souffle une grand-mère : "Je suis traumatisée, vraiment beaucoup."
Plus de 500 personnes ont déjà bénéficié d'un soutien psychologique dans les deux cellules mises en place par la mairie. Un espace d’accueil et d’information dédié, comité local d’aide aux victimes, sera opérationnel la semaine prochaine. Pour tout renseignement : 01 71 37 75 09.
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