Explosion rue de Trévise à Paris : un rapport d'experts souligne des "manquements" de la ville de Paris et d'une entreprise
Le 12 janvier au matin, une très forte explosion avait tué quatre personnes et fait 66 blessés.
Les services de la mairie de Paris pointés du doigt. Un rapport d'expertise dévoilé par le parquet de Paris lundi 30 décembre souligne des "manquements" des services de voirie de la ville de Paris et de la part d'une entreprise, en lien avec l'explosion survenue en janvier 2019 rue de Trévise à Paris. Le 12 janvier au matin, cette très forte explosion avait tué quatre personnes, dont deux pompiers, et fait 66 blessés.
Selon un communiqué du procureur de Paris, Rémy Heitz, il ressort de ce rapport d'expertise que l'explosion résulte d'une accumulation de gaz naturel du réseau GRDF, consécutive à la rupture d'une canalisation de gaz. Cette rupture aurait pour cause principale un affaissement du sol sous le trottoir devant le porche de l'immeuble situé au 6 rue de Trévise, lui-même provoqué par un écoulement d'eau dû à un collecteur d'eaux usées au sous-sol de l'immeuble.
"Des travaux en profondeur s'imposaient"
Cet affaissement, signalé, avait fait l'objet de deux réfections, poursuit le parquet : l'une le 3 octobre 2016, par la brigade de la ville de Paris, l'autre le 15 novembre 2016, par une entreprise mandatée par les services de la voirie. Mais selon les experts, les services de la voirie de la ville de Paris et cette entreprise ont considéré que l'affaissement du trottoir était peu important. Ils ont donc procédé à des travaux de surface pour rétablir l'horizontalité du trottoir, sans chercher à en connaître la cause. Or, "des travaux en profondeur s'imposaient", estiment les experts, qui ajoutent que "l'entreprise avait connaissance d'une canalisation de gaz sous le trottoir à cet emplacement".
Le rapport considère que "si la cause de l'affaissement du trottoir avait été recherchée et si sa réfection avait été correctement réalisée, cette explosion aurait pu être évitée". Les experts soulignent également un "manque de réactivité" du syndic de l'immeuble pour réaliser les travaux de réfection du collecteur d'eaux usées, intervenus en septembre 2017.
Enfin, les installations de gaz GRDF, qui n'appellent "aucune remarque", et l'action des sapeurs-pompiers lors du drame, ne sont pas mises en cause dans ce rapport. A la suite de cette explosion, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour homicides involontaires et blessures involontaires.
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