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Vidéo GRDF : une fuite de gaz dangereuse a-t-elle été négligée pendant plus de deux ans ?

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Article rédigé par France 2
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Notre réseau de gaz nous met-il en danger ? La sécurité au quotidien est-elle vraiment assurée ? "Envoyé spécial" a découvert qu'il pouvait se passer beaucoup de temps avant qu'une fuite de gaz soit réparée... Exemple à Saint-Denis, près de Paris.

Le 12 janvier 2019, l’explosion d’un immeuble de la rue de Trévise, à Paris, a fait quatre morts et une soixantaine de blessés. Les équipes d’"Envoyé spécial" ont enquêté sur cet accident et sur la gestion du réseau faite par GRDF.

En dehors des situations d'urgence, la sécurité au quotidien soulève elle aussi des questions. GRDF, c'est 200 000 kilomètres de canalisations sur toute la France, des millions de branchements et de tuyaux enterrés sous les trottoirs. Un immense réseau à contrôler. Quand une fuite est signalée, une réparation est planifiée. Mais "Envoyé spécial" a découvert qu'il pouvait se passer beaucoup de temps avant qu'elle soit effectuée.

En juin 2019, les journalistes ont rendez-vous à Saint-Denis, près de Paris, avec deux syndicalistes de GRDF. Ils veulent leur montrer une fuite à réparer d'urgence... depuis plus de deux ans. Un technicien qui a souhaité rester anonyme les accompagne. A l'aide d'un tuyau "renifleur" associé à un gazomètre portatif, il va déterminer le pourcentage de méthane (le principal composant du gaz naturel) présent sous le trottoir.

Une situation de danger imminent ?

Son appareil indique 9%, soit 90 000 ppm (particules par million). Entre 5% et 15% de méthane, soit entre 50 000 et 150 000 ppm (l'odeur de gaz est détectable par un nez humain à partir de 10 000 ppm), il y a danger immédiat. La moindre étincelle dans le sous-carter (sous la plaque ronde sur le trottoir, portant la mention "gaz") pourrait provoquer une explosion. Cette fuite a été recensée en... 2017. Selon le technicien, "ce sont les politiques d'entreprise qui font que ce n'est pas traité".

Interrogé, le service communication de GRDF adresse aux journalistes un mail qui détaille chronologiquement la surveillance de cette fuite. Selon ces éléments, une "mise en sécurité du réseau" a été faite en 2018, la fuite n'ayant pas été confirmée après le premier signalement. Au final, le remplacement de la canalisation est prévu pour septembre 2019. Soit trois mois après le reportage d'"Envoyé spécial". Et deux ans et demi après la première alerte.

Extrait de "Gaz : des conduites à risque ?", une enquête à voir dans "Envoyé spécial"  le 28 novembre 2019.

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