Double infanticide de Landerneau : le père avait laissé "une lettre explicite" sur ses intentions
Trois corps ont été découverts mercredi devant une association du Finistère. Ceux d'un père et de ses deux enfants.
Le père de famille de 57 ans qui a été retrouvé pendu mercredi devant l'entrée du siège de l'association Don Bosco, à Landerneau (Finistère) avait laissé à son domicile de Brest "une lettre explicite" sur son intention de mettre fin à sa vie et à celle de ses enfants, des jumeaux de 11 ans, indique dans un communiqué le procureur de Brest Jean-Philippe Récappé jeudi 5 décembre.
Un père empli de rancoeur à l'égard de son ex-femme et des institutions
Le père évoque sa "rancœur à l’égard des services en charge de sa fille handicapée", à l'institut médico-éducatif Kerdelune, qui dépend de l'association Don Bosco. Il s'estimait défavorisé par rapport aux aides notamment financières apportées à son ex-femme, dont il est séparé depuis 2011. Il met également en cause le jugement de divorce prononcé en 2017 "qui ne lui accordait que des droits de visite et d’hébergement".
Les trois corps avaient été découverts mercredi à 7h45 du matin, avait indiqué France Bleu Breizh Izel. Deux salariés avaient trouvé le cadavre du père de famille pendu à la passerelle d'un des bâtiments. Les corps des enfants ont été retrouvés par les pompiers devant l'entrée d'un autre bâtiment, à côté d'une voiture sur un parking, emmitouflés dans des couvertures. Les enfants, un garçon et une fille, sont des faux jumeaux, nés le 5 juin 2008. Les premières constatations relevées par la brigade de recherches de la gendarmerie de Landerneau révèlent que "le jeune garçon a été asphyxié par strangulation et que la fillette a été égorgée. Les enquêteurs ont découvert, à proximité de leurs corps, deux couteaux et une cordelette", indique le parquet. L’enquête se poursuit pour déterminer notamment le lieu où s'est déroulé le double infanticide.
Une enquête sociale lancée après un signalement de la mère
Le juge des affaires familiales avait lancé une enquête sociale et médico-psychique le 3 octobre dernier, après un signalement de la mère. Les démarches de l'enquête sociale avaient été renvoyées à mai 2020. La mère des jumeaux avait déjà porté plainte à deux reprises contre le père des enfants, le 25 septembre 2017, pour appels téléphoniques malveillants et le 25 juin 2019, pour des "menaces de mort indirectes sur mineurs lors d’une réunion à l’institut médico-éducatif de Landerneau". Ces deux procédures ont été classées sans suite, faute d’éléments pour retenir une infraction pénale. Et le quinquagénaire n'avait jamais été condamné.
Le père voyait son fils et sa fille uniquement le mardi soir et le mercredi. Il estimait être mis à l’écart et être moins bien informé que la mère des enfants. Il "était en souffrance et réagissait parfois de manière véhémente, on craignait surtout pour lui", témoigne le directeur général de l'association Don Bosco, Michel Jézequel, qui l'avait croisé plusieurs fois
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