Incendie à Charly-sur-Marne : "Voir des choses comme ça, c'est traumatisant", témoignent des habitants après la mort de sept enfants et leur mère
Une cellule psychologique a été mise en place dans la mairie de Charly-sur-Marne lundi. franceinfo a pu récolter les témoignages de plusieurs riverains.
Sept enfants et leur mère sont morts dans l'incendie de leur maison à Charly-sur- Marne dans l'Aisne dans la nuit du dimanche au lundi 6 février. Le père de cette famille recomposée a été grièvement blessé. Ses jours ne sont pas en danger.
Un sèche-linge aurait pris feu, selon le procureur qui a ouvert une enquête. 80 pompiers ont été mobilisés toute la nuit. Dans ce village de 2 600 habitants, le choc est immense. franceinfo a pu recueillir les témoignages d'habitants.
"Il hurlait qu'il y avait ses enfants à l'intérieur"
Elodie a les traits tirés, elle n'a pas dormi de la nuit. Elle habite en face de la maison incendiée. Vers 00h30, elle a été réveillée par des cris dans sa rue et elle est sortie de chez elle. "J'ai vu plein de gens casser les fenêtres et la porte de cette maison, pour essayer de faire sortir les gens qui étaient encore à l'intérieur. C'était de grosses flammes qui sortaient de la porte d'entrée et qui montaient jusqu'à l'étage", raconte la voisine.
Et puis Elodie a assisté à cette scène déchirante : le père de famille, dans la rue, qui tente de porter secours à sa famille. "Il hurlait qu'il y avait ses enfants à l'intérieur. Il a essayé de retourner dans la maison, mais un monsieur qui était là, probablement un pompier en civil, l'en a empêché avant que les pompiers n'arrivent. Ça a été long, ça a été dur. Voir des choses comme ça, c'est traumatisant." Elodie a prévu de se rendre à la cellule psychologique qui a été mise en place lundi à la mairie Charly-sur-Marne.
"Il faut en parler"
Dans ce petit village, tout le monde se connaît. Les sept enfants décédés dans l’incendie étaient scolarisés à l'école ou au collège de la commune. Entre midi et deux, les parents d'élèves, venus récupérer leurs enfants à l'école primaire pour le déjeuner, témoignent, sous le choc. La fille de Gaëlle est dans la même classe qu'une des victimes. Difficile pour cette maman d'annoncer la triste nouvelle à son enfant. "Elle est bouleversée, explique la maman très émue. Entre les pleurs, l'appréhension et la peur surtout." Sa fille ne cesse de lui répéter qu'"il faut faire attention", et "que le soir, il faut tout éteindre". "Elle a peur, mais il faut qu'elle en parle et qu'elle extériorise".
Des psychologues ont fait le tour des établissements – maternelle, élémentaire et collège – de la commune dans la matinée. Les deux filles de Mélanie étaient dans la même classe que deux des victimes. "Ils avaient déjà tout mis en place quand on est arrivés ce matin à l'école." Sa fille Lana est en CE2. "Quand je l'ai récupérée, elle était en pleurs. Je lui ai dit qu'il fallait qu'elle en parle et qu'elle ne garde pas ça pour elle." La petite fille a prévu de voir la psychologue dès ce lundi.
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