Incendie de Lubrizol : "Personne ne sait ce que donnent ces produits mélangés quand ils brûlent", reconnaît Agnès Buzyn
La ministre de la Santé affirme cependant que les premiers résultats sont "rassurants".
Les effets du mélange des produits qui ont brûlé dans l'incendie de l'usine de Lubrizol à Rouen ne sont pas encore "exactement" connus, a reconnu Agnès Buzyn sur France Inter mercredi 2 octobre. "Mais les premiers résultats sont rassurants, a poursuivi la ministre des Solidarités et de la Santé. Pour l’instant, cette pollution qui est réelle n’entraîne pas de risque pour la santé."
Présence de dioxine : les résultats connus dans la semaine
"Je dis ce que je sais, nous avons cherché les produits les plus communément trouvés après un incendie dans une usine qui contient des hydrocarbures, a soutenu la ministre. Les produits les plus dangereux, les plus habituels, sont les hydrocarbures polycycliques qui sont des produits éventuellement cancérigènes. C'est la première chose que nous avons cherchée, dans les fumées et dans les suies et nous pouvons dire qu'il n'y en a pas au-dessus des seuils habituels de l’environnement."
Nous avons cherché l’amiante dans un rayon de 300 mètres autour de l’usine, il y en a pas au-dessus des seuils admis dans l'environnement. Mais nous allons chercher au-delà.
Agnès Buzyn
"Le troisième toxique que nous recherchons c'est la dioxine qui est aussi un produit très dangereux et ça, nous aurons les résultats au fur et à mesure dans la semaine, demain et après-demain, a poursuivi la ministre, qui a affirmé que ces résultats seraient rendus publics. "S’il n’y a pas de dioxine dans les suies, il n’y en aura pas dans les sols," a-t-elle affirmé.
"Après, je ne sais pas tout, a admis la ministre de la Santé. L'Inéris, l'agence responsable des risques, doit me dire à quoi on peut s'attendre quand une usine brûle avec plus de 300 produits toxiques. L'État, aujourd'hui, ne peut pas répondre à cette question."
Une évaluation des risques sanitaires par Santé publique France
Agnès Buzyn a assuré qu'à Rouen l'air est "respirable", et l'eau, "potable". "C'est une fumée de carbone comme un feu de cheminée, nous n’avons pas trouvé dans cette fumée les polluants les plus à risque," a-t-elle affirmé.
L’eau est potable depuis le premier jour, nous le savons, parce que l’eau est prélevée dans des nappes souterraines et qu'elle n’a pas été polluée, à aucun moment.
Agnès Buzyn
"J’ai saisi l’Agence de santé publique et l’Inéris pour me faire une évaluation des risques sanitaires, a annoncé la ministre. Ils ont besoin des résultats des prélèvements. Il faut qu’ils sachent ce qu’il y a dans l’air et dans les suies, c’est-à-dire au contact de la population, pour faire cette évaluation des risques sanitaires et mettre en place un suivi adapté aux risques sanitaires évalués."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.