Lubrizol : quelles sont les zones du site détruites par l'incendie ?
L'usine Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime) n'est pas la seule entreprise touchée par l'incendie qui a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.
Dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 septembre, la société Lubrizol a subi un incendie de grande ampleur. Samedi, l'entreprise basée à Rouen (Seine-Maritime) a déposé une plainte contre X pour "destruction involontaire par explosion ou incendie par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", rapporte France Bleu Normandie lundi.
Le PDG de l’entreprise de produits chimiques a exprimé très rapidement des doutes sur l’origine du départ de feu. Frédéric Henry s'était dit dès vendredi soir, sur franceinfo, "très étonné" de voir "qu’un départ de feu se déclare dans cette zone-là où il n’y a pas d’activité, seulement du stockage". Lundi, dans un communiqué, Lubrizol explique que "la vidéo surveillance et des témoins oculaires indiquent que le feu a tout d’abord été observé et signalé à l’extérieur du site de Lubrizol Rouen". franceinfo vous explique ce que l'on sait sur les zones touchées par l'incendie.
Une petite partie du site industriel concernée
Les images diffusées par les pompiers sur Twitter après l'extinction de l'incendie permettent de se rendre compte de l'ampleur du sinistre. La zone concernée se situe à l'est du site industriel. La surface touchée est d'environ 30 000 m2 sur les 135 000 m2 que compte le site. La comparaison des images avec une vue satellite proposée par Google permet de mettre en évidence que l'incendie a détruit entièrement ou partiellement quatre hangars de cette zone.
(Déplacez la réglette blanche au milieu des photos pour voir les différences avant et après l'incendie. Le chargement peut prendre quelques secondes. Si ce contenu ne s'affiche pas correctement, cliquez ici.)
Lubrizol n'est pas la seule entreprise touchée
Sur les quatre bâtiments ravagés par les flammes, deux installations n'appartiennent pas à Lubrizol. Il s'agit de bâtiments de la Société commerciale de magasinage et de transports (SCMT). D'après le PDG de Lubrizol, Frédéric Henry sur Europe 1, "on peut penser que [l'incendie] a démarré à proximité d'une clôture qui nous sépare d'un voisin".
Deux hangars de stockage et de conditionnement
Le plus grand des deux hangars de Lubrizol, détruit par les flammes, est nommé "bâtiment A5" dans les documents administratifs. Ce hangar de 8 700 m2 est un lieu de conditionnement et d’enfûtage d'additifs pour lubrifiants. "Autrement dit, un endroit où l'on met le produit dans les fûts", précise Frédéric Henry dans un entretien accordé aux confrères de Paris Normandie. Il contient donc des fûts stockés ainsi que des palettes en bois.
Le second bâtiment contenait également beaucoup de fûts puisqu'il s'agit d'un lieu de stockage des produits conditionnés. Ces deux ensembles sont également entourés d'îlots de stockage de fûts. D'après le directeur de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), Patrick Berg, lors d'une audition devant les élus de la Métropole de Rouen lundi 30 septembre, "il y a 1 000 fûts stockés sur le côté de l'emprise de l'incendie dont 160 qui comportent le produit qui dégage du gaz mercaptan".
Un risque d'incendie identifié mais jugé "improbable"
Chaque site classé Seveso seuil haut doit disposer d'un plan de prévention des risques technologiques (PPRT). Pour le site de Lubrizol Rouen, 44 "phénomènes dangereux" ont été identifiés pour l’usine et ses riverains. Dans cette liste, on trouve bien l’éventualité d’un incendie des bâtiments. Cependant, ce document officiel considérait ce risque comme "extrêmement improbable".
"L'incendie le plus important pouvant avoir lieu sur le site est un incendie du bâtiment où est effectuée la mise en fûts des produits fabriqués. Des effets pour la santé pourraient être ressentis autour du bâtiment", soulignait de son côté la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) dans une note publiée début septembre. Là encore, le risque était jugé minime avec une fréquence "évaluée au maximum à une fois tous les 10 000 ans".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.