Incendie de Villeurbanne : des batteries au lithium ont-elles brûlé au cours du sinistre ?
Dans la pépinière d'entreprises, plusieurs start-up utilisaient des batteries au lithium. Mais on ignore encore le nombre d'accumulateurs qui ont brûlé.
Moins de deux semaines après l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, un nouveau sinistre suscite les inquiétudes. Les flammes ont en effet ravagé, mardi 8 octobre, le Bel Air Camp, une pépinière d'entreprises de Villeurbanne, dans la métropole de Lyon. Installé depuis 2016 dans d'anciens locaux d'Alstom Transport, le site, qui regroupe des start-up dédiées à "l'industrie de demain", a pris feu pour une raison encore inconnue. Près de 7 000 m² de surface ont brûlé.
La préfecture du Rhône a indiqué le jour même que le feu était circonscrit grâce au concours de près de cent pompiers. Elle a ajouté que le site n'était ni Seveso ni ICPE (installation classée pour la protection de l'environnement) et qu'il ne comportait pas de matières dangereuses. Dans le live de franceinfo, plusieurs internautes nous ont pourtant alertés sur la présence dans la pépinière d'une société qui reconditionne et recycle des batteries de vélos électriques au lithium. Une matière dont les fumées sont toxiques, comme le souligne l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).
#Incendie à #Villeurbanne
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) October 8, 2019
Plus de 100 sapeurs-pompiers et 30 engins du @SDMIS69 sont sur site. Le site n'est pas un SEVESO. Aucune mesure de confinement nécessaire. pic.twitter.com/jxzqMioPtV
On ne sait pas combien de batteries ont brûlé
La pépinière d'entreprises héberge bien, parmi ses 58 sociétés membres, Doctibike, une start-up spécialisée dans le remplacement de batteries pour le secteur de la petite mobilité électrique. Dans la vidéo de présentation de la société, ces batteries sont d'ailleurs bien visibles. "Doctibike utilisait effectivement des batteries au lithium, explique Sarah Isman, responsable communication de Bel Air Camp, mais d'autres entreprises, notamment liées à la robotique, possédaient des appareils, des mécanismes avec des batteries de ce type."
Pour l'heure, il est impossible d'estimer le nombre de batteries qui ont brûlé dans l'incendie. "L'état des lieux des stocks a commencé à être fait mercredi dans la matinée. Il est donc encore trop tôt pour le dire", poursuit Sarah Isman. Une information confirmée par la préfecture du Rhône : "Oui, des batteries au lithium ont brûlé. Nous sommes en train d'en analyser la quantité."
De nouvelles mesures bientôt réalisées
Juste après que l'incendie a été circonscrit, la préfecture du Rhône a expliqué à franceinfo que la dégradation de la qualité de l'air était très sectorisée et essentiellement due à la combustion. "Des mesures et des analyses ont été effectuées par les sapeurs-pompiers. Celles-ci ne révèlent aucune substance dangereuse pour la santé et seront reconduites les prochains jours", a-t-elle complété.
L'observatoire de la qualité de l'air Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a lancé, en plus de son dispositif permanent de surveillance, d'autres mesures qui seront analysées en laboratoire. Il s'agit notamment de détecter la présence de dioxines ou de métaux lourds. Les résultats devraient être connus au plus tard au début de la semaine prochaine. En ce qui concerne les particules de poussières en suspension dans l’air, deux sites de mesures montrent effectivement "qu'il y a eu un pic pendant environ 2 heures, nous explique-t-on chez Atmo, ce qui est relativement court par rapport, par exemple, aux épisodes de pollution qui ont lieu en hiver". "Les concentrations n’étaient pas du tout atypiques, on est resté sur la journée en dessous du seuil d’information et de recommandation pour les personnes sensibles", poursuit l'organisme.
Incendie de l'entrepôt du site Bel Air Camp à Villeurbanne : En complément du dispositif permanent de surveillance dont les données sont consultables sur notre site Web, Atmo met en place d'autres moyens de mesures qui seront analysés en laboratoire https://t.co/rVtdYpXvHR pic.twitter.com/jkrQbGjbUZ
— Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (@atmo_aura) October 8, 2019
Concernant le lithium, les autorités indiquent qu'il y a avec ce métal "une possibilité de pollution du sol, mais pas de l'air". Et d'ajouter : "Si toutefois le sol avait été pollué – mais tout est bétonné donc l'infiltration est difficile –, une dépollution serait immédiatement mise en place."
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