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Incendies en Gironde : quelle est la situation deux semaines après le déclenchement des feux ?

Les deux incendies du département, à La Teste-de-Buch et à Landiras, sont désormais fixés et toutes les personnes évacuées peuvent rentrer chez elles.

Article rédigé par franceinfo
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Un pompier arrose le sol encore chaud afin d'empêcher un nouveau départ d'incendie, à Cazaux (Gironde), le 24 juillet 2022. (VALENTINO BELLONI / HANS LUCAS / AFP)

"Après douze jours de lutte acharnée, je suis en mesure de vous annoncer que le feu de Landiras est désormais fixé." Près de deux semaines après le déclenchement des incendies en Gironde, la préfète du département, Fabienne Buccio, a fait le point sur la situation, en conférence de presse, lundi 25 juillet. L'autre incendie qui a frappé la Gironde, à La Teste-de-Buch, avait déjà été déclaré "fixé" samedi. Fabienne Buccio a également annoncé que tous les habitants évacués allaient "pouvoir regagner leur domicile". Franceinfo fait le point sur la situation.

Des feux fixés, mais pas éteints

Le 12 juillet, à moins de deux heures d'intervalle, deux incendies ont éclaté en Gironde. Le premier à 15h11, à La Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, à proximité de la dune du Pilat. Il a démarré dans la forêt usagère, "une forêt de pins peu entretenue et difficile d'accès, entourée de points sensibles", comme l'a de nouveau précisé la préfète Fabienne Buccio, lundi matin. La préfecture de Gironde a annoncé samedi 23 juillet que ce feu était fixé.

Le second incendie a débuté le 12 juillet à 16h35, à proximité de Landiras, à 45 km au sud de Bordeaux, au sein d'une forêt de pins maritimes. Ce second incendie n'a été fixé que lundi. Le feu "ne progresse plus, c'est la phase de maîtrise qui est entamée", a expliqué le maire de Landiras, Jean-Marc Pelletant. "C'est un premier pas, un pas décisif en plus", s'est-il réjoui sur franceinfo. "Il est calme, si je puis dire, pour l'instant", a-t-il ajouté.

Toutefois, "ce n'est pas fini, il va maintenant y avoir la veille du feu, la garde du feu", a mis en garde le maire de Landiras. "Attention, les feux sont fixés. Ils ne sont pas pour autant éteints. Cela signifie qu'il n'y a plus de foyers actifs", a confirmé Fabienne Buccio. D'après les pompiers, un incendie est "fixé" quand ils pensent qu'il ne progressera plus. Il est ensuite "maîtrisé", puis "éteint" et doit ensuite être "surveillé", comme nous l'expliquons dans cet article.

Plus de 20 000 hectares brûlés

A La Teste-de-Buch, l'incendie, qui fait 7 km de longueur, a ravagé 7 000 hectares. Le second feu, d'un périmètre de 69 km, a détruit un peu plus de 13 000 hectares. Au total, les deux incendies ont ravagé 20 800 hectares, ce qui représente deux fois la superficie de Paris intra muros.

Toutes les routes ont été rouvertes à la circulation, sauf la départementale 218, qui permet d'accéder aux cinq campings partis en fumée et à la dune du Pilat. Mais elle pourrait bientôt être à nouveau accessible, sous conditions. "D'ici ce soir, une décision sera prise", a annoncé Fabienne Buccio sur BFMTV lundi à la mi-journée.

Des milliers de personnes évacuées

Au cours de ces 13 jours, 36 750 personnes ont été évacuées, dont 20 000 à cause de l'incendie de La Teste-de-Buch. La plupart ont pu regagner leur domicile, selon la préfecture de Gironde. Mais parmi ces personnes, environ 6 000 sont des vacanciers évacués des cinq campings de la dune du Pilat qui ont ensuite été détruits par les flammes.

Autour de l'incendie de Landiras, où "l'habitat est très dispersé", d'après la préfète de Gironde, un peu plus de 16 000 habitants issus de 16 communes ont été évacués. Après des vagues de retour vendredi et samedi, ceux qui n'avaient pas encore pu rentrer chez eux "vont pouvoir regagner leur domicile", a annoncé Fabienne Buccio lundi matin. "Cela représente environ 5 000 habitants", a précisé l'envoyée spéciale de France 2 Julie Vitaline, dans le JT de 13 heures.

Toutefois, le patron des pompiers de Gironde (Sdis 33), Marc Vermeulen, invite "la population à ne pas s'approcher des fumerolles".

"Le bilan est positif car il n'y a eu aucune victime", "il y a eu cinq habitations détruites sur les près de 2 800 exposées", a ajouté la préfète.

Des moyens hors norme mobilisés

Lors de sa conférence de presse, lundi, la préfète de Gironde a insisté sur l'aspect "hors norme" des incendies, par leur "durée", leur "ampleur" et leur "simultanéité", "renforcées par des conditions climatiques exceptionnelles". Mais aussi et surtout par les moyens déployés, bien que critiqués.

"Dès le premier jour, nous avons disposé de moyens aériens. Deux à huit bombardiers d'eau, Canadair ou Dash, deux hélicoptères bombardiers d'eau et un hélicoptère du Sdis et un soutien de l'armée pour la surveillance des feux", a développé Fabienne Buccio. "Jusqu'à 3 000 sapeurs-pompiers de Gironde et 1 200 sapeurs-pompiers venus de 60 départements ont été mobilisés", a-t-elle ajouté. Et de préciser que 25 blessés pompiers avaient été blessés, "heureusement légèrement".

Ces deux incendies ont également poussé les autorités à "faire preuve d'imagination" avec la création de pare-feu pour lutter contre les flammes. "Des travaux titanesques et inédits" ont vu le jour, a poursuivi la préfète. Qui a spécifié qu'ils étaient "toujours en cours".

Sur ces deux feux se tiennent encore "trois colonnes de renforts extra départementaux" ainsi que "des moyens aériens : deux hélicoptères d'attaque et deux Canadair", a précisé Marc Vermeulen. Il a également salué "l'effort national et l'ampleur de l'aide dont les sapeurs-pompiers ont bénéficié". Selon lui, cela montre que "le mécanisme de sécurité civile française est capable de répondre à ces situations hors norme".

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