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Lyon : ce que l'on sait de l'explosion et de l'incendie qui ont causé la mort d'une femme et de son enfant

La piste criminelle est désormais privilégiée par le parquet de Lyon.

Article rédigé par franceinfo
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Des pompiers interviennent après un incendie à Lyon, dans la nuit du 9 au 10 février 2019. (MAXPPP)

Les pompiers continuaient dans la soirée "à investiguer" les lieux. L'enquête s'oriente vers la piste criminelle après une explosion suivie d'un incendie meurtrier à Lyon. Deux personnes, une femme et son enfant, sont mortes lors de ce drame survenu dans le 8e arrondissement de la ville, samedi 9 février. Quatre autres personnes ont été blessées. Dans un communiqué, le procureur de Lyon a indiqué que la piste criminelle était privilégiée. Voilà ce que l'on sait, dimanche matin, des circonstances de cet incendie.

Que s'est-il passé ?

L'alerte a été donnée peu après 20h30. Selon la préfecture du Rhône, une explosion a d'abord eu lieu dans la boulangerie au rez-de-chaussée de cet immeuble de deux étages, situé dans le 8e arrondissement de Lyon, puis l'incendie aurait commencé à gagner l'étage supérieur où se trouvent des habitations.

Il y a eu une déflagration. J'étais dans le restaurant qui touche la boulangerie. Quand on est sortis, on a vu que tout avait sauté, il y avait des débris jusque sur le trottoir d'en face, c'était tout en feu et puis on a vu quelqu'un sauter du premier étage.

Jean-Pierre, un témoin

à franceinfo

"Nous avons reçu un gros souffle de gaz en provenance de la boulangerie, a raconté à l'AFP Chahine Reghi, un riverain qui habite juste en face de l'immeuble concerné. De grosses flammes bleues de plusieurs mètres se sont élevées de la boulangerie, gagnant les deux étages au-dessus." L'incendie a été "maîtrisé" aux alentours de 21h30, selon la préfecture.

Qui sont les victimes ?

Un premier bilan faisait état de quatre blessés légers, mais les pompiers n'avaient pas encore pu monter dans les étages, qui devaient d'abord être sécurisés. Les corps d'une femme enceinte et de son enfant ont ensuite été découvert, a annoncé le parquet dans la soirée. "C'est le papa qui a signalé que la maman et l’enfant étaient au premier étage alors qu’il était transporté à l’hôpital", a expliqué Jean-Yves Sécheresse, adjoint à la mairie de Lyon chargé de la sécurité, sur franceinfo.

Des témoins, interrogés par l'AFP, racontent qu'un homme a sauté d'un étage, encouragé par des riverains qui l'ont aidé à se réceptionner. Un habitant "a sauté par la fenêtre en criant 'y a mon épouse, y a mon épouse'", a affirmé un riverain à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes : "On a essayé de rentrer dans l'immeuble, on ne pouvait rien faire." Les trois autres blessés légers étaient "des passants" qui se trouvaient dans la rue au moment de l'explosion, selon la préfecture. Chahine Reghi a expliqué qu'il se trouvait avec deux d'entre eux, devant son domicile, au moment de la déflagration.

Des morceaux de grillage ont été projetés de l'autre côté du trottoir, blessant deux de mes amis qui sont partis à l'hôpital

Chahine Reghi, riverain témoin de l'incendie

à l'AFP

La mairie a ouvert un gymnase pour accueillir les habitants des alentours, a expliqué Jean-Yves Sécheresse. Une trentaine y a dormi pendant la nuit de samedi à dimanche, pris en charge par la Croix-Rouge. D'autres habitants ont été hébergés chez des proches.

Connaît-on l'origine du drame ?

"Les premières investigations diligentées sous la direction du parquet de Lyon conduisent à privilégier la piste criminelle et l'hypothèse d'un acte volontaire", a indiqué le procureur de Lyon Nicolas Jacquet dans un communiqué.

"L'enquête a été confiée à la direction inter-régionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon et se poursuit des chefs de dégradations volontaires par substance explosive ou incendiaire ayant entraîné la mort", a-t-il précisé, ajoutant que le parquet ne communiquerait pas davantage "à ce stade".

Jean-Yves Sécheresse estime qu'"il faut toujours se poser des questions", car "il y a un certain nombre de difficultés dans ce quartier", ce pourquoi il va y déployer les "dispositifs liés à la police de proximité".

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