Incendies en Gironde : "Il ne faut pas désespérer, on va y arriver", confient les pompiers à pied d'œuvre sur le front
Les pompiers qui luttent depuis une semaine en Gironde contre les feux de Landiras, La Teste-de-Buch et Vensac font face au phénomène des sautes de feu, et travaillent d'arrache-pied pour tenter d'éteindre les moindres braises.
"Depuis ce matin, on fait du traitement des feux, des reprises de feu." Une vingtaine de pompiers se relaient sur la commune de Louchats (Gironde), mardi 19 juillet, pour éteindre les braises fumantes, les troncs calcinés et qui, s'ils ne sont pas totalement éteints, peuvent faire repartir le feu sur cette parcelle de pins relativement jeune et ravagée. Les 800 habitants du village ont été évacués vendredi 15 juillet par les autorités, face à l'avancée galopante des flammes et de la fumée.
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"Étant donné que ça avait brûlé, que la température est encore chaude en raison des conditions météorologiques, et avec le vent qu'il y a, on va tout de suite éteindre les moindres souches encore en incandescence pour éviter que le feu reprenne de l'ampleur et parte", explique le capitaine Guy-Alain Essouala, chef du SDIS de la Manche, venu en renfort sur le site. Il se trouve à quelques mètres seulement d'une maison, située dans un lieu-dit. "En l'occurrence ici, on a des zones sensibles, des habitations qui sont à côté. Pour protéger les habitations et toutes ces zones, on est obligés de tout éteindre."
Les pompiers du Sud-Gironde ont brûlé préventivement cette parcelle de végétation, entre Balizac et Origne, et contrôlé ce feu préventif, pour préserver les pins situés de l'autre côté de la route et éviter que les feux se propagent. #incendies @franceinfo pic.twitter.com/BlOqwkNsC6
— Thomas Giraudeau (@ThomasGiraudeau) July 19, 2022
Des voisins qui habitent non loin sont venus prêter main-forte. Grâce à une citerne d'eau installée sur une camionnette, ils arrosent eux aussi le sol. "C'est ma forêt qui part en fumée, je devais être là pour aider les pompiers", confie un des habitants. Une solidarité observée tout au long de la route, des habitants qui tentent avec leurs propres moyens comme des tuyaux d'arrosage, de lutter contre les flammes.
Les sautes de feu, l'autre défi des pompiers
Les vents tournants continuent de sévir : après avoir soufflé vers l'ouest et le sud-ouest durant la nuit, le vent a commencé à partir dans l'autre sens, vers l'est, obligeant les pompiers à se redéployer. L'autre difficulté avec cet incendie gigantesque, ce sont les sautes de feu : des cendres, des flammes qui passent d'un côté à l'autre d'une route, d'une piste forestière, qui entraîne du coup un autre départ de feu.
Pour tenter de limiter ces sautes, les pompiers demandent aux forestiers d'élargir les pistes, de créer de très larges bandes de sable qui bloquent le feu. Elles doivent être très larges pour limiter le risque que le feu parte d'un côté à l'autre de la piste. Et là encore, face à cet incendie gigantesque, les bandes de sable qui ont été créées sont insuffisantes. "C'est tellement grand qu'on fait comme on peut, reconnaît le lieutenant-colonel Charles Lafourcade des pompiers de Gironde. Cinquante ou 60 mètres, ça ne suffit pas. Pour avoir une zone d'appui, je pense qu'il faut au moins un kilomètre. Il fait très sec, vous avez des systèmes de sautes. Je vous garantis que vous avez des sautes qui peuvent être à plus d'un kilomètre."
"Ce sont des travaux colossaux mais si le vent n'est pas trop fort, peut-être qu'on aura à un moment donné une fenêtre."
le lieutenant-colonel Charles Lafourcadeà franceinfo
Le lieutenant-colonel Lafourcade garde néanmoins espoir. "Il ne faut pas désespérer, on va y arriver", conclut-il. D'autant que la météo devrait enfin aider les pompiers mardi. Après la canicule de ces derniers jours, le département n'est plus en alerte rouge et les températures sont en forte baisse. Ici, par rapport à lundi, elles ont baissé d'environ dix degrés.
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