: Témoignage "On est mieux chez soi" : malgré les incendies en Gironde, cet habitant refuse de quitter sa maison
Dans ce secteur sud du département de la Gironde, de nombreux villages ont été évacués par mesure de précaution et les commerces ont fermé. Mais à Villandraut, à quelques kilomètres de Landiras, ils sont quelques irréductibles à ne pas vouloir partir. Nous avons rencontré l'un d'eux.
Sur la place principale de Villandraut, seules quelques chaises empilées à la terrasse d’un café rappellent qu’il y a quelques jours, ici, il y avait de la vie. Sur les mille habitants que compte cette commune proche de Landiras, où un feu consume la forêt depuis près de dix jours, seule une quarantaine d'entre eux sont toujours présents. Si certains restent pour surveiller leurs animaux, d’autres parce qu’ils ne veulent pas partir.
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Jean-Francis, installé ici depuis 10 ans, avait été évacué comme tout le monde. En empruntant quelques chemins de traverse pour éviter les barrages policiers, il est de retour chez lui, après plusieurs jours passés chez sa famille : "Je reviens au village parce que, bon, être chez les autres, ça ne me plaît pas. J'étais bien reçu, j'étais toujours très bien reçu. Mais bon, on est mieux chez soi." Tant que les flammes ne menacent pas son habitation, il n'a pas d'obligation légale de quitter les lieux. Une fois ses rangements terminés, Jean-Francis nous rejoint à l’extérieur de sa maison et n’en revient pas du calme qui règne.
"Regardez c'est mort, il n'y a plus un chat, plus une voiture, alors que ça roule sans arrêt. Parce que c'est une ville qui bouge. Il y a tout le temps les fêtes, le château amène beaucoup de monde. C'est un petit village plaisant. "
Jean-Francis, habitant de Villandrautà franceinfo
La situation de Jean-Francis reste exceptionnelle : ils sont très peu à être revenus à Villandraut. On croise aussi Sandrine, l’infirmière du village, qui rend visite à ceux qui sont restés : "Il y a encore quelques personnes qui ne veulent pas partir de chez elles. On ne peut pas complètement les obliger parce que la situation n'est pas non plus catastrophique. J'ai deux patients diabétiques qui ne veulent pas partir."
Sandrine, elle, a suivi les consignes d'évacuation et quitté Villandraut. Elle vit pour le moment chez sa fille : "Elle ne veut pas que je reste là". Elle doit bien constater que la vie dans la commune n'est pas simple : "Ceux qui restent, ce qui leur pose problème, c'est qu'il n'y a aucun commerce ouvert, rien. En espérant qu'il y ait des réserves. Après, moi, je leur propose s'il y a besoin. Mais c'est un peu étrange."
Une situation un peu étrange qui pourrait être amenée à durer pendant quelques jours au moins, selon le maire Patrick Breteau. Villandraut fait partie du périmètre que les pompiers veulent sécuriser à tout prix. Les habitants qui sont restés en dépit des consignes vont devoir prendre leur mal en patience : les décisions seront prises en fonction de l’évolution du feu de Landiras.
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