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Incidents au Stade de France : "Les choses ont été mal préparées", estime le président de la Commission des lois du Sénat, après l'audition de Didier Lallement

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement et des responsables de la FFF étaient interrogés, jeudi au Sénat, sur l'organisation calamiteuse de la finale de la Ligue des champions, le samedi 28 mai.

Article rédigé par franceinfo
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Didier Lallement, préfet de police de Paris, lors d'une audition au Sénat sur les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le 9 juin 2022. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"Le préfet s’est exprimé assez clairement et je le crois", a indiqué jeudi 9 juin sur franceinfo le sénateur LR, François-Noël Buffet, président de la commission des lois et de la culture du Sénat, alors qu’il a auditionné jeudi matin le préfet de police Didier Lallement au sujet du fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France le samedi 28 mai. Celui qui était chargé de la sécurité de l’évènement a admis son "échec" et a assumé ses "responsabilités" devant la Commission. Mais "tout n'est pas clair", affirme le sénateur. Il espère des éclaircissements sur le nombre de faux billets en circulation le soir de la finale et la gestion sécuritaire des "délinquants qui se sont promenés autour du stade pour faire les poches des uns et des autres".

franceinfo : Les mots du préfet de police vous ont convaincu ?

François-Noël Buffet : Ce sont des mots que nous attendions parce que nous attendions un discours de vérité. Le préfet, ce matin, s’est exprimé assez clairement et je le crois en vérité, puisqu'il a indiqué qu’il assumait les responsabilités. Sincèrement, il n'est pas le seul à avoir porté ses responsabilités. C'est tout à son honneur de vouloir dire qu'il assume seul. Mais à force de trop le répéter, ça devient quand même un peu inquiétant. Je crois qu'il n'était pas le seul. Mais au-delà de ça, sur le fond, nous avons des explications, en tout cas une partie d'entre elles. Tout n'est pas clair. Mais ce qu'il apparaît clair, en tous les cas, c'est le fait que les choses ont été mal préparées ou insuffisamment préparées.

Qu’est-ce qui a été mal préparé ?

Il nous semble aujourd'hui assez évident que la grève du RER et le fait de concentrer autant de monde sur un même lieu pour accéder aux portes du stade constituent quelque chose qui n'a pas été suffisamment anticipé en matière de gestion des flux et d'arrivée sur le stade. Il y a aussi le point des faux billets. Attendons de savoir. Nous verrons avec la Fédération française de football ce qu'il en est de cette réalité, entre 2 800 faux billets annoncés officiellement et beaucoup plus, selon certains propos qui ont été tenus depuis quelques jours. Il y a une marge d'appréciation dont nous avons besoin d'en savoir plus.

Pensez-vous que les supporters anglais ont leur part de responsabilité ?

Je ne crois pas que l'on puisse faire porter la responsabilité exclusive aux supporters britanniques. Ce qui me surprend, c'est qu’il existe une note connue de tous maintenant, des services de renseignement de la préfecture qui annonçait qu'il y aurait beaucoup de monde avec des risques de supporters qui voudront forcer le passage. Cette note date du 25 mai. Après avoir dit qu'il ne l’avait pas eu finalement, le préfet a bien confirmé qu’ils en avaient eu connaissance. Pas lui à titre personnel. Il y a quand même eu des signaux d'alerte pour dire qu'il y aurait probablement beaucoup de monde. Mais on n'a pas suffisamment tenu compte à ce stade, des conditions physiques dans lesquelles on pouvait accéder au stade et cela a occasionné beaucoup difficultés. Il y a sans doute d'autres éléments.

Lesquels ?

Nous ne comprenons pas bien pourquoi les 500 délinquants, peut-être même plus, qui se sont promenés autour du stade pour faire les poches des uns et des autres, voire des agressions physiques, n'ont pas été plus pourchassés ou plus poursuivis. Il y a une réalité qui est celle selon laquelle ces gens-là étaient parfaitement organisés pour faire les poches des uns et des autres. Il y a un sujet d'organisation qui est réel, un sujet de coordination qui est réel, d'appréciation du risque et qui n'a pas été à la hauteur des enjeux. Donc, continuons nos investigations. Il est important de connaître la vérité. Les responsabilités après viendront. Mais d'abord, la vérité

Vous visez le préfet de police et Gérald Darmanin ?

Le préfet de police était dans son rôle de coordination. Mais il était aussi dans un rôle qui tenait des éléments d'information qui lui ont été portés à sa connaissance. Soyons clairs, il y a une chaîne d'information qui se tient. Et puis, il y a effectivement parfois les déclarations du ministre dont il nous semble qu'elles ont été en tous les cas, si ce n’est hasardeuses, probablement trop rapides, avec des éléments qui, manifestement, étaient peut être insuffisants ou extrapolés. Il y a un problème de sérieux.

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