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Vidéo Destruction des images de vidéosurveillance du Stade de France : "Ce manque de coordination est incroyable", déplore le sénateur PS David Assouline

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Un membre de la FFF a annoncé jeudi devant le Sénat que les images de vidéosurveillance du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, émaillée de nombreux incidents, n'ont pas été conservées.

"Ce n'est pas sérieux, il y a un laisser-aller incroyable qui s'abrite derrière une froideur du préfet", a estimé David Assouline, sénateur de Paris, président-délégué du groupe socialiste, vendredi 10 juin sur franceinfo. Il était le rapporteur d’une mission d’information relative à la préparation des Jeux olympiques de Paris 2024. Les images de vidéosurveillance des violences autour du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions n'ont pas été conservées, a-t-on appris jeudi lors des auditions par le Sénat. "Ce manque de coordination est incroyable. Il faut du professionnalisme. Si on en a manqué, il faut en tirer les conséquences", a souligné David Assouline.

franceinfo : Quelle a été votre réaction ?

David Assouline : J'ai tout de suite été stupéfait. J'ai trouvé que c'était très grave parce qu'on connaît le chaos de ce jour-là devant 400 millions de personnes. Un enchaînement de faits incroyables, un ministre qui dit qu'il y avait 30 000 à 40 000 personnes qui ne devaient pas être là et qui étaient là. Il y a ses déclarations qui chargeaient les supporters de Liverpool sans regarder ses propres responsabilités devant un tel chaos.

Pour nous, c'est surtout un problème de mise en perspective. On sait que la France est un pays organisateur de manifestations sportives, qu'elle a un savoir-faire reconnu, qu'en 2016 on a dû affronter une vague terroriste et que les championnats d'Europe se sont faits en France avec des masses de populations de tous les pays qui se croisaient et il n'y a pas eu ce type d'incidents. Donc, on se dit : quand on a les JO (en 2024) et la coupe du monde de rugby (en 2023) qu'il faut comprendre pour réparer.

Cet effacement est vraiment dû à un oubli ?

Oui, il n'y a pas de bouton "effacer". Le Stade de France prévient dans ses contrats qu'il ne peut garder dans ses serveurs que sept jours les images. Cela coûte très cher de les stocker très longtemps. La loi dit un mois mais eux les stockent sept jours, donc tous les acteurs qui contractent avec le Stade de France le savent. C'est 220 caméras, c'est énorme.

Avec ces images on aurait pu savoir ce qu'il s'est passé à l'entrée ?

Bien entendu. Ce sont ces images-là qui permettent d'avoir une visibilité à l'extérieure, d'avoir des images très précises de ce qui se passe dans les tribunes mais aussi devant les grilles. J'espère qu'on va apprendre qu'un informaticien pourrait restituer ces images qui ont été effacées.

Donc tous les responsables, dont le ministre de l'Intérieur, les ont vues et personne n'a demandé à ce qu'elles soient mises de côté ?

Monsieur Darmanin a dit qu'il était au PC de sécurité, avec la ministre [des Sports], les représentants des gendarmes mobiles, les représentants de la préfecture de police, la FFF, l'UEFA et des représentants du préfet de région. Donc, tout le monde pouvait le demander. Celui qui peut le faire c'est un officier de police judiciaire ou le procureur de la République. On se demande s'il y avait un chef. S'il n'y en avait pas, c'est grave. S'il y avait un chef et qu'il dit qu'il assume les responsabilités de cet échec cuisant, qu'est-ce qu'il fait-là ? Ce manque de coordination est incroyable. Ce n'est pas sérieux. Il faut du professionnalisme. Si on en a manqué, il faut en tirer les conséquences. Il y a un laisser-aller incroyable qui s'abrite derrière une froideur, une dureté du préfet. On leur demande juste d'être professionnels.

Existe-t-il d'autres images ?

La préfecture nous a annoncé jeudi qu'il existait les images de la police elle-même. Je ne sais pas ce qu'elles recouvrent exactement, peut-être les abords du Stade.

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