De la condamnation à la grâce : l'affaire Jacqueline Sauvage en six actes
TF1 diffuse lundi à 21 heures "Jacqueline Sauvage : c'était lui ou moi". L'occasion de revenir sur cette affaire devenue emblématique des violences conjugales.
Jacqueline Sauvage a été graciée par François Hollande le 28 décembre 2016. Cette femme avait été condamnée à dix ans de prison en octobre 2014 pour le meurtre de son mari violent. Peine qui a été plusieurs fois confirmée par la justice malgré une grâce partielle, accordée en janvier 2016 par le président de la République. Avant la diffusion lundi 1er octobre à 21 heures sur TF1 de Jacqueline Sauvage : c'était lui ou moi portée Muriel Robin, franceinfo revient sur les différentes étapes de cette affaire devenue un symbole des violences conjugales.
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— TF1 (@TF1) 27 août 2018
Octobre 2014 : Jacqueline Sauvage est condamnée à dix ans de prison
Deux ans après les faits, Jacqueline Sauvage est jugée pour le meurtre de son mari. Le 10 septembre 2012, elle avait tiré à trois reprises dans le dos de son époux âgé de 65 ans, après, selon elle, plusieurs dizaines d'années d'enfer conjugal, marqué par la violence et les viols. La veille, le fils, lui aussi régulièrement frappé par son père, s'est suicidé. Lors du procès, les trois filles affirment avoir été violées et battues. "Notre père est décédé et pour moi, c'est un soulagement", déclare l'une d'elles à la barre.
En octobre 2014, Jacqueline Sauvage est condamnée à dix années de réclusion par la cour d'assises du Loiret. L'avocate générale a requis entre douze et quatorze ans de prison, mais sans retenir la préméditation.
Décembre 2015 : la peine est confirmée en appel
Le procès en appel se tient en décembre 2015. Jacqueline Sauvage pleure en évoquant le calvaire que lui a fait endurer son mari. Ses filles racontent comment leur père les a violées. Mais les jurés ne retiennent pas la légitime défense plaidée par les avocats de l'accusée. Jacqueline Sauvage est à nouveau reconnue coupable du meurtre de son mari. Le verdict tombe le 4 décembre : dix ans de prison, comme en première instance.
Janvier 2016 : François Hollande accorde une grâce partielle
Cette nouvelle condamnation suscite une vague d'indignation. Le verdict déclenche une grande mobilisation pour obtenir la libération de Jacqueline Sauvage. Près de 400 000 personnes signent une pétition demandant la grâce présidentielle.
Sollicité par les filles de Jacqueline Sauvage, ainsi que par de nombreux élus et personnalités, François Hollande lui accorde, le 31 janvier 2016, une grâce partielle, qui permet à la condamnée de présenter une demande de libération conditionnelle.
Affaire Jacqueline Sauvage : François Hollande lui a accordé une "remise gracieuse"
Août 2016 : la libération conditionnelle est refusée
Jacqueline Sauvage présente donc sa demande de libération conditionnelle. Mais le 12 août, le tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne) refuse de la libérer.
Il reproche à Jacqueline Sauvage "de ne pas assez s'interroger sur son acte" et estime qu'elle ne peut "prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire". Ses avocates, Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, dénoncent un "véritable acharnement judiciaire" de la part de magistrats.
Jacqueline Sauvage : pourquoi la justice a refusé sa libération
Novembre 2016 : la Cour d'appel rejette aussi la libération conditionnelle
Jacqueline Sauvage renonce d'abord à faire appel puis décide finalement de contester ce refus de lui accorder une libération conditionnelle. L'audience se tient à huis clos le 27 octobre. Un mois plus tard, le 24 novembre, la cour d'appel de Paris rejette la demande d'aménagement de peine, à laquelle le parquet général ne s'était pourtant "pas opposé". Jacqueline Sauvage reste en prison.
Décembre 2016 : François Hollande gracie Jacqueline Sauvage
La mobilisation se poursuit : le 10 décembre, plusieurs centaines de personnes se réunissent place du Trocadéro, à Paris, pour réclamer la grâce totale de Jacqueline Sauvage, en présence de plusieurs personnalités comme les actrices Eva Darlan (présidente du comité de soutien), Anny Duperey et Danièle Evenou.
L'action porte ses fruits. Le 28 décembre, François Hollande accorde à Jacqueline Sauvage "une remise gracieuse du reliquat de sa peine d'emprisonnement", qui "met fin immédiatement à sa détention".
J'ai décidé d'accorder à Jacqueline Sauvage une remise gracieuse du reliquat de sa peine. Cette grâce met fin immédiatement à sa détention.
— François Hollande (@fhollande) 28 décembre 2016
A 18h15, Jacqueline Sauvage franchit les portes de la prison de Réau (Seine-et-Marne). Libre.
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