Affaire Mis et Thiennot : la question prioritaire de constitutionnalité rejetée, un procès en révision prévu cet automne

Raymond Mis et Gabriel Thiennot avaient été condamnés pour meurtre puis graciés après la mort d'un garde-chasse en 1946, mais ils n'ont jamais été innocentés.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Berry
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Raymond Mis (à droite) et Gabriel Thiennot (à gauche), le 16 décembre 1988, à Lyon. (JEAN-MARIE HURON / AFP)

Dans l'affaire Mis et Thiennot, vieille de 78 ans, la Cour de révision a rejeté la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la fille de Louis Boistard, un garde-chasse abattu en décembre 1946, rapporte France Bleu Berry, samedi 29 juin. Elle ne sera pas transmise au Conseil constitutionnel. Ainsi, le procès en révision de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, condamnés pour meurtre puis graciés mais jamais innocentés, est maintenu. "Le but, c'est qu'à l'automne, nous parvenions cette fois-ci à l'innocence", déclare samedi sur France Bleu Berry, Me Pierre-Emmanuel Blard, avocat du comité de soutien de Raymond Mis et Gabriel Thiennot.

Les deux jeunes chasseurs, qui avaient une vingtaine d'années au moment des faits, avaient avoué le meurtre début 1947 avant de se rétracter. Ils n'avaient ensuite jamais cessé de clamer leur innocence avant d'être graciés en 1954 par le président René Coty, sans être innocentés pour autant. Raymond Mis et Gabriel Thiennot sont décédés respectivement en 2009 et 2003.

Les doutes de l'avocat de la fille du garde-chasse tué 

"Un procès en révision consiste à examiner si le verdict rendu à l'époque est un verdict justifié ou pas en fonction de la situation nouvelle. Quelle est la situation nouvelle ?", interroge de son côté sur France Bleu Berry, Me François Saint-Pierre, l'avocat de la fille du garde-chasse tué. "La question est de savoir si les condamnations de Mis et Thiennot étaient justifiées seulement par leurs aveux, ou par d'autres preuves aussi. Ou bien si au contraire, ce sont d'autres éléments de preuve qui les ont justifiées. Et ces éléments de preuve, ce sont des témoignages, ce sont des indices matériels. Nous en parlerons en détail le moment venu", ajoute-t-il.

Depuis 1980, six précédentes demandes en révision avaient été déposées, toutes rejetées. 

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