Consommateur d'ecstasy, un pilote d'EasyJet interdit à vie d'exercer sa profession
Ce pilote de 49 ans était client d'un petit réseau francilien de cocaïne. Ses quatre membres, également jugés ont écopé de peines allant de six mois avec sursis à trois ans ferme.
Il avait fait "n'importe quoi" pendant l'atterrissage, à cause de l'ecstasy consommé la veille : un pilote de la compagnie aérienne EasyJet a été condamné à 12 mois de prison avec sursis vendredi 4 août. Le tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) l'a reconnu coupable de mise en danger de la vie d'autrui, et lui a interdit définitivement d'exercer sa profession. Une peine supérieure à celle requise par le parquet, qui réclamait huit mois avec sursis.
Ce pilote de 49 ans était client d'un petit réseau francilien de cocaïne. Ses quatre membres, également jugés vendredi, ont écopé de peines allant de six mois avec sursis à trois ans ferme. Lors de l'enquête, la police judiciaire du Val-de-Marne avait mis sur écoute une vendeuse et était tombé sur une conversation surprenante. L'aviateur, habitué à piloter un Airbus 320 de 180 places, se plaignait des effets secondaires d'un cachet d'ecstasy offert par sa dealeuse. Il a croqué un tiers de la pilule, la veille d'un vol en mai. Mais le lendemain vers 18 heures, frayeur lors de l'atterrissage à l'aéroport d'Orly. "J'avais des petites sueurs. (...) Je me suis pas senti très bien, j'ai fait n'importe quoi sur une approche", s'inquiète le pilote sur l'enregistrement, lu à l'audience. Une confidence qui pousse la police à l'interpeller avec les membres du réseau fin juin.
Polyconsommation lors de "nuits parisiennes"
"J'étais persuadé que les effets secondaires seraient limités à deux heures après la prise", s'est défendu le client à la barre. Cocaïne, ecstasy, MDMA (principe actif de l'ecstasy), cannabis... Ce père de trois enfants a évoqué sa polyconsommation, qu'il entretenait "depuis un an et demi environ", lors de "nuits parisiennes". Ancien trader, l'homme a regretté une "erreur inexcusable" et a juré laisser passer généralement "deux ou trois jours" avant de piloter, lorsqu'il consommait. "L'écoute démontre que c'est la première fois qu'il ressent des effets en vol, qu'il s'inquiète et qu'il est prêt à en tirer les conséquences", a plaidé son avocate, Soraya Nouar.
"Physiquement, vous n'êtes pas aussi bon qu'un pilote qui n'aurait rien consommé. C'est une réalité, ça s'appelle l'addiction", a rétorqué la procureure. "Vous étiez en train de sombrer et il était temps que ça s'arrête". "J'ai pris la pleine mesure de tout ça en arrêtant toute consommation", a assuré le prévenu, qui se fait soigner.
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