Corse : le chef de la bande du "Petit Bar", Jacques Santoni, écroué
Manuel Valls se réjouit de ce "coup décisif" porté à la bande du Petit Bar, dont certains membres sont aussi mis en examen dans l'enquête sur l'assassinat de l'avocat Antoine Sollacaro.
Le patron de la bande du Petit Bar est sous les verrous. Jacques Santoni a été mis en examen à Paris pour association de malfaiteurs dans des affaires d'extorsion de fonds et de blanchiment, a-t-on appris jeudi 3 octobre auprès de ses avocats. Le trafic de stupéfiants n'a en revanche pas été retenu.
Qui sont les personnes mises en examen ?
Tétraplégique depuis un accident de moto en 2002, Jacques Santoni, âgé d'une trentaine d'années, a été écroué sous réserve que la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne) "respecte le protocole médical fixé par les médecins". Jacques Santoni avait été condamné début février à Ajaccio à trois ans de prison ferme dans une affaire d'extorsion de fonds, mais sa peine avait été suspendue pour raisons médicales.
Selon une source policière, dix-huit personnes ont été interpellées au début de la semaine, en Corse et sur le continent, dans le cadre de cette information judiciaire ouverte fin 2012 par la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs), chargée des dossiers de grand banditisme. Outre Jacques Santoni, trois d'entre elles sont considérées comme des "noyaux" de la bande dite du Petit Bar, du nom d'un ancien café d'Ajaccio, qui n'existe plus.
Pascal Porri, son lieutenant présumé âgé de 40 ans, doit être déféré vendredi à Marseille. Mis en examen en avril dans l'enquête sur l'assassinat du bâtonnier de Corse Antoine Sollacaro, il venait tout juste d'être remis en liberté quand il a été interpellé lors de ce coup de filet. André Bacchiolelli et Mickaël Ettori, également mis en examen dans l'affaire Sollacaro, ont pour leur part été extraits de leur cellule pour être entendus sur leur implication présumée dans cette enquête pour association de malfaiteurs. Les autres personnes "ont été ou vont être remises en liberté, ce qui ne préjuge en rien des poursuites ultérieures".
La bande du Petit Bar réunit des proches de l'ancien parrain présumé du sud de l'île, Jean-Jé Colonna, mort dans un accident de voiture en 2006, et de son "héritier", Ange-Marie Michelosi, assassiné en 2008.
Valls salue "un coup décisif"
Pour le Manuel Valls, il s'agit d'un "coup décisif" contre la bande du Petit Bar. "Ce beau résultat (...) s'inscrit dans le sillage de la résolution ces quinze derniers jours de trois autres dossiers majeurs intéressant la lutte contre la criminalité organisée en Corse", souligne le ministre de l'Intérieur, évoquant "une vingtaine d'écrous".
Les enquêteurs ont ainsi mis au jour un "trafic d'armes et de stupéfiants à cheval entre Marseille et la Corse impliquant des marins de la SNCM", rappelle Manuel Valls. "Un trafic international de stupéfiants" a également été "démantelé le week-end dernier, organisé par des membres importants du banditisme de la région bastiaise". Par ailleurs, le 23 septembre, "un malfaiteur chevronné du Sartenais était interpellé, victime d'une tentative de règlement de comptes" en juin et "soupçonné d'être lui-même à l'origine d'un certain nombre de règlements de comptes", ajoute le ministre.
Indépendemment de ce coup de filet, François Hollande, attendu vendredi en Corse, estime dans Corse-Matin que le gouvernement a marqué des points dans la lutte contre les réseaux criminels de l'île. Il cite des saisies d'avoirs "multipliées par 3" en 2013. "Le gouvernement s'est mobilisé", déclare-t-il, déplorant toutefois que le nombre de morts par balles s'élève "déjà" à 17 depuis le début de l'année contre 19 pour l'ensemble de l'année 2012 et 22 en 2011.
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