Manifestants blessés par des tirs de flash-ball : trois policiers condamnés à de la prison avec sursis
Les faits remontent à juillet 2009. L'un des manifestants visé par un des policiers avait été éborgné.
Trois policiers ont été condamnés, vendredi 16 décembre, à des peines de sept à quinze mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis), pour avoir blessé au Flash-Ball des manifestants en 2009. L'un d'eux, Joachim Gatti, 41 ans, avait perdu un œil.
Le principal prévenu a été condamné à quinze mois de prison avec sursis, assortis de dix-huit mois d'interdiction de port d'armes pour avoir éborgné Joachim Gatti et blessé un autre manifestant. Les deux autres fonctionnaires, poursuivis pour "violences volontaires" pour avoir blessé quatre manifestants, ont été relaxés pour deux d'entre eux et condamnés pour les deux autres à dix mois de prison avec sursis et douze mois d'interdiction de port d'armes.
La légitime défense pas retenue
"Ce jugement admet qu'il s'agit d'un cas typique de violences en réunion de policiers munis de Flash-Ball", a réagi l'une des victimes, Joachim Gatti, interrogé par les journalistes après l'audience.
L'affaire remonte au 8 juillet 2009. Dans la soirée, les forces de l'ordre interviennent à Montreuil pour repousser plusieurs manifestants rassemblés devant un squat, évacué le matin même. Trois policiers tirent chacun à deux reprises au Flash-Ball, une arme qui tire des balles de caoutchouc. Six blessés sont recensés, dont quatre qui se sont constitués partie civile au procès.
Pour justifier leurs tirs, les trois fonctionnaires avaient plaidé la légitime défense, expliquant notamment avoir subi une "pluie de projectiles". Une version balayée par le procureur de la République. Ni les témoignages des riverains, ni les constatations sur place n'accréditent la version des fonctionnaires, a-t-il martelé dans son réquisitoire, démontrant que les conditions pour retenir la légitime défense n'étaient pas réunies.
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