Mort de Cédric Chouviat : "Ils ont exercé une contrainte légitime", estime Laurent-Franck Liénard, l'avocat de l'un des policiers

Laurent-Franck Liénard, l'avocat de l'un des trois policiers bientôt jugés pour homicide involontaire dans l'enquête sur la mort de Cédric Chouviat, décédé lors d'une interpellation, s'est dit "un peu surpris", ce samedi sur franceinfo, du renvoi en procès de son client et des autres accusés.
Article rédigé par franceinfo
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Rassemblement à Paris, le 3 janvier 2021, un an après le décès de Cédric Chouviat, mort après son interpellation lors d'un contrôle policier. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Dans cette affaire, les trois policiers "ont exercé une contrainte légitime" sur une personne "qui se rebellait", alors qu'ils tentaient de lui passer les menottes. C'est ce qu'estime Laurent-Franck Liénard, l'avocat de l'un des trois policiers jugé pour homicide involontaire dans l'enquête sur la mort de Cédric Chouviat. Concernant son client, il explique : "Il a attrapé un bras, il essayait de tirer sur ce bras pour passer une menotte, ce qui est un geste normal pour un policier qui interpelle un individu qui ne veut pas se laisser interpeller, et il se retrouve devant le tribunal pour cela ?"

Maître Laurent-Franck Liénard poursuit, "on lui impute une faute d'imprudence parce qu'il aurait dû, au moment où il était en train de lutter contre Cédric Chouviat, lui demander comment il allait. Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas raisonnable, je ne comprends pas que ce policier soit renvoyé devant un tribunal". "On lui met un costume qui n'est pas le sien, qui est beaucoup trop grand pour lui, on lui dit qu'il aurait eu une responsabilité, une responsabilité involontaire, dans le décès de Cédric Chouviat", ajoute l'avocat, assurant que si son client "s'était rendu compte qu'il y avait le moindre souci de santé, ou le moindre risque pour l'individu qu'il était en train d'interpeller, il aurait immédiatement arrêté".

Laurent-Franck Liénard précise également que son client est "dépassé par tout cela". Il rappelle sur franceinfo que son client "était très jeune policier, stagiaire" lors de cette interpellation en 2020, et que la mort de Cédric Chouviat a été "un choc terrible". "Il a subi ce décès qui est une grosse effraction psychologique pour lui et maintenant il subit les affres de la procédure", ajoute l'avocat. Selon lui, son client pourra "enfin s'expliquer", lors de ce procès et "essayer de sortir de cet enfer judiciaire". "J'espère que les magistrats auront le recul nécessaire par rapport à la faute reprochée à mon client", ajoute-t-il.

La femme de Cédric Chouviat parlant de "meurtrier" : "des propos excessifs" 

La veuve de Cédric Chouviat a qualifié sur franceinfo, samedi 4 janvier, que l'un des trois policiers est le "meurtrier de son mari". Selon Laurent-Franck Liénard, ce sont "des propos excessifs". Il rappelle que, non seulement, il ne s'agit pas de son client, mais surtout "qu'il n'y a pas de meurtrier de son mari". "Il n'est pas mort parce que quelqu'un l'a tué. Il ne faut pas utiliser ce type de terme, meurtrier. Le meurtre c'est l'homicide volontaire, c'est le fait d'avoir voulu tuer quelqu'un, on est très très loin de cela", insiste l'avocat.

"Il n'y a pas de meurtrier dans ce dossier, il n'y en a jamais eu, jamais", répète Laurent-Franck Liénard pour qui "Monsieur Chouviat n'a pas été tué volontairement par un policier". Pour l'avocat, il est décédé "au cours d'une manœuvre de police rendue nécessaire par sa résistance". De même, il considère "qu'il n'y a aucun fait de violence". "On leur reproche de ne pas avoir veillé à l'état de santé de celui qu'ils étaient en train d'interpeller, on ne leur reproche pas de l'avoir tué. C'est faux de le prétendre et c'est totalement faux de mélanger l'homicide involontaire qu'on leur reproche et l'homicide volontaire dont parle la veuve de Cédric Chouviat", conclut-il.

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