Marignane : la victime n'a pas voulu agir en "chevalier blanc"
Les habitants de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, sont sous le choc. Jeudi soir, un homme de 61 ans, qui a tenté de barrer la route à deux braqueurs, est décédé après avoir été blessé par balles. Les drapeaux de la ville étaient en berne vendredi, et le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a appelé au "réveil des esprits et des consciences " face à la violence.
Sur les lieux du drame, dans le centre-ville de Marignane, une grande tâche de sang est encore visible. Jeudi soir, vers 18h, Jacques Blondel, un retraité de 61 ans, a été grièvement blessé à l'abdomen après avoir pris en chasse deux hommes qui venaient de braquer un bureau de tabac. Jacques Blondel, retraité d'Air France, est décédé quelques heures plus tard à l'hôpital.
Pour une poignée de cigarettes
Sa belle-fille a rendu vendredi hommage à son courage, tandis qu'une passante a déploré cette mort "pour une poignée de cigarettes ". Sa belle-fille a expliqué que Jacques Blondel avait déjà été braqué à Marseille et qu'il "ne supportait pas l'injustice ". "C'était un homme qui voulait un monde parfait, il s'est senti obligé d'intervenir ", a déclaré un proche.
Selon un de ses anciens collègues d'Air France, "il était l'illustration exacte de ce qui est arrivé, d'une honnêteté et d'une rigueur inébranlables. C'était une personne de confiance, tout à fait fiable dans son travail. Ce n'était pas une tête brûlée, pas un chevalier blanc" , a-t-il indiqué.
"Acte de bravoure "
Il rentrait de la plage avec sa femme et sa petite-fille de 15 mois, lorsqu'il a tenté de barrer la route aux deux braqueurs qui prenaient la fuite. Il a fait tomber le scooters des deux hommes, aurait tenté de les raisonner, selon une passante, serait sorti de sa voiture avec une batte et une bombe lacrymogène et "était agrippé au fusil ", selon un autre témoignage. L'un des deux braqueurs, qui paraissait "affolé ", "a repris l'arme, tiré une fois en l'air et deux fois dans sa direction ". La femme de la victime, infirmière, lui a prodigué les premiers soins, mais il est décédé dans la soirée.
"Je rends hommage au courage de cet homme ", a déclaré Manuel Valls vendredi matin. "Ce qu'il a fait, c'est un acte de bravoure qui doit imposer le respect " et "provoquer le réveil des esprits et des consciences face à cette violence ". Ce meurtre intervient à la fin d'un été meurtrier à Marseille.
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