Meurtre d'Antoine Sollacaro : des membres présumés de "la bande du Petit bar" écroués
Deux hommes ont été incarcérés jeudi. Ils sont soupçonnés d'avoir exécuté l'avocat corse en octobre 2012.
Deux hommes soupçonnés d'avoir tué, le 16 octobre 2012, l'avocat corse Antoine Sollacaro, ont été écroués jeudi 4 avril pour assassinat. Un troisième suspect était, lui, déjà incarcéré. Les trois hommes, âgés d'une quarantaine d'années, avaient été interpellés samedi dernier à Paris et Ajaccio lors d'un coup de filet. Après 96 heures de garde à vue, tous trois ont été écroués dans des établissements pénitentiaires distincts, conformément aux réquisitions du parquet. Au total, 11 personnes ont été arrêtées depuis le 27 mars en Corse et sur le continent dans cette affaire.
Trois mis en examen déjà condamnés dans le passé
André Bacchiolelli et Mickaël Ettori ont mis en examen, jeudi, pour "assassinat en bande organisée", "association de malfaiteurs" et "recel de vol aggravé en bande organisée", a précisé le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest. Le premier a été arrêté dans un luxueux hôtel de Porticcio (commune de Grosseto-Prugna, Corse-du-Sud), jetant un pistolet automatique 9 mm à la mer, récupéré par la police. Ils avaient été condamnés en 2010 à Marseille dans une affaire de trafic de drogue par hélicoptère.
Pascal Porri a, quant à lui, été mis en examen pour les mêmes chefs, exception faite de l'assassinat qui ne lui est pas directement reproché. Il avait été condamné en 2011 à six ans de prison pour une tentative d'assassinat déjouée en 2008 contre l'ex-dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni, proche de l'avocat Sollacaro et président du club de football AC Ajaccio. Libéré à l'été 2012, Porri portait un bracelet électronique au moment de l'assassinat de l'avocat, assure sa défense.
Des membres de la "bande du Petit bar"
André Bacchiolelli, Mickaël Ettori et Pascal Porri sont soupçonnés d'être des membres de la bande dite du Petit bar, du nom d'un débit de boissons d'Ajaccio où elle se réunissait "à partir du début des années 2000", rappelle Le Monde. Cette équipe rassemble des proches de l'ancien parrain présumé du sud de l'île, Jean-Jé Colonna, mort dans un accident de voiture en 2006. "Ils tiennent aujourd'hui une partie de la ville", estime Jacques Follourou, auteur de La guerre des parrains corses et interrogé par nos confrères de France 3 Corse qui retracent l'histoire de cette bande.
Une moto au centre de l'enquête
Parmi les autres interpellés, un CRS arrêté près de Marseille a été relâché sans être inquiété et trois hommes ont été placés sous le statut de témoin assisté dimanche, dont un concessionnaire et un garagiste d'Ajaccio. Les enquêteurs ont en effet travaillé sur une moto découverte abandonnée en décembre près d'Ajaccio qui aurait pu être utilisée par les tueurs de Sollacaro. Un engin identique, une BMW 1200 GS, avait été filmé par les caméras de surveillance de la station-service où l'avocat avait été tué. L'un des assassins présumés aurait contribué à trafiquer cette moto constituée de pièces provenant d'engins différents, selon une source proche du dossier.
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