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Assassinats en Corse. Orsoni : "La rumeur, en Corse plus qu'ailleurs, tue"

Invité du 12-13 de France 3, l'ex-indépendantiste a réaffirmé ne rien savoir des assassinats commis sur l'Ile de Beauté. Il a par ailleurs estimé que sa situation était devenue "invivable".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Alain Orsoni, président du AC Ajaccio, le 7 mars 2012 en Corse. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

CORSE – "Cette situation est invivable, pour moi aussi." Invité du 12-13 de France 3, l'ancien dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni a fustigé l'attitude des médias, qui croient avoir "résolu le problème corse" et réaffirmé ne rien savoir des récents assassinats qui ont touché son entourage.

"Si j'ai bien compris, les gens meurent parce qu'ils me connaissent"

Alain Orsoni a vilipendé "les médias", qui croient avoir "résolu les problème corse" en rapprochant les victimes des récents assassinats et sa personne. "Ce que je lis dans la presse, ce que je vois et ce que j'entends, c'est extrêmement effrayant. Si j'ai bien compris, les médias ont résolu le problème corse (…) L'explication me paraît un peu légère. Si j'ai bien compris, les gens meurent parce qu'ils me connaissent."

Jacques Nacer, tué par balles mercredi à Ajaccio, était le secrétaire général du club de foot d'Ajaccio, présidé par Orsoni. C'est la quatrième personne de l'entourage du Corse à être assassinée ces dernières années. L'avocat Antoine Sollacaro, tué au volant de sa voiture le 16 octobre, était notamment l'avocat du club de foot d'Ajaccio et proche d'Orsoni durant ses années militantes. Autre ancien compagnon de route, Antoine Nivaggioni, reconverti dans la sécurité, a été tué par balles en octobre 2010. Enfin, un autre ancien nationaliste, Yves Manunta, a été assassiné en juillet 2012, encore à Ajaccio.

"Si on avait voulu s'en prendre à moi directement, ça aurait été parfaitement possible. Comment expliquez-vous qu'en voulant s'en prendre à moi, on s'en prend à un avocat connu dans toute la Corse et au président de la Chambre de commerce ?" s'est-il interrogé sur France 3.

"Si je savais qui sont les assassins, j'irais les dénoncer"

Alain Orsoni a de nouveau dénoncé les "supputations" du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a affirmé au micro de RTL vendredi matin qu'il savait "sans doute des choses" à propos des assassinats. "C'est la cerise sur le gâteau. (…) Si je savais qui sont les assassins de ces victimes, j'irais immédiatement les dénoncer."

"Il faut que la Corse sorte de cette spirale de drame, parce que c'est intolérable, c'est insupportable, comme il est insupportable d'être mis en cause sans aucun élément de preuve, simplement sur des supputations", a-t-il ajouté.

"La rumeur, en Corse plus qu'ailleurs, tue"

Orsoni se déplace en voiture blindée et a déjà échappé à une tentative d'assassinat en 2008. Il avait déclaré, jeudi à France Info, avoir "peur" après l'assassinat de Jacques Nacer. Pour lui, rapprocher systématiquement ces victimes de sa personne non seulement manque de pertinence, mais le met "en danger de mort", a-t-il dit vendredi sur i-Télé. "On est en train de me désigner, de mettre une cible sur ma personne en rappelant que X, Y ou Z a été proche de moi…" expliquait-il la veille à France Info.

Sur France 3, il a jugé la situation "invivable, pour tout le monde" et déclaré : "La rumeur, en Corse plus qu'ailleurs, tue."

Orsoni : "Je crains pour ma vie" (France 3)

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