Un haut fonctionnaire tué par balle en Corse
Un commando en moto a assassiné Jean Leccia dans la soirée de dimanche, à Aleria en Haute-Corse.
Un nouvel assassinat en Corse. L'un des principaux responsables administratifs du département de la Haute-Corse a été abattu à Aleria, dimanche 24 mars vers 23 heures.
Il a été tué au volant de sa voiture par un commando en moto qui lui a tiré dessus, sur la RN 198 à la sortie nord de la ville au sud de Bastia. Il s'agit du deuxième homicide depuis le 1er janvier en Corse, où 17 homicides et 14 tentatives ont été enregistrés l'an dernier.
Qui est la victime ?
Jean Leccia, 53 ans, occupait le poste sensible de directeur général des services au conseil général de Haute-Corse à Bastia. La victime dirigeait aussi le cabinet du président PRG du conseil général, Joseph Castelli. Ce dernier est un proche du député PRG de Haute-Corse Paul Giacobbi, dont un proche conseiller, Dominique Domarchi, avait été assassiné il y a trois ans, également un soir d'élections.
Jean Leccia avait été gardé à vue en 2011 dans le cadre d'une enquête sur des affaires de marché public au conseil général de Haute-Corse. Il avait aussi été entendu comme témoin dans une autre affaire concernant l'utilisation de fonds publics à des fins privés pour la construction de gîtes touristiques appartenant à des élus ou des proches du conseil général, a indiqué une source proche de l'enquête.
Quelles sont les circonstances de l'assassinat ?
Le procureur de la République de Bastia, Dominique Alzéari, a déclaré sur place que la victime, seule dans sa voiture, avait été tuée sur le coup, atteinte d'"une rafale d'arme automatique de gros calibre". Les tireurs se déplaçaient en moto.
Jean Leccia regagnait son domicile bastiais de retour du village de San-Gavino-di-Fiumorbu où sa fille se présentait aux élections municipales. Son ex-épouse et leur fille le suivaient à bord d'un autre véhicule.
Quelles sont les pistes ?
Les enquêteurs n'excluent aucune piste. Le procureur n'a fait "aucun lien à ce stade" avec les élections municipales, soulignant toutefois que "ce n'est pas un signe positif pour la démocratie".
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a exprimé son "effroi" et assuré dans un communiqué que "tous les moyens seront mis en œuvre afin de permettre l'identification et l'interpellation des auteurs de ce lâche assassinat".
Le dossier sera probablement transféré dès le début de la semaine à la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs), chargée des affaires de criminalité organisée.
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