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Somme : ce que l'on sait de la fusillade qui a fait quatre morts à Roye

Le bilan provisoire de cette fusillade, qui a eu lieu mardi dans un campement de gens du voyage, est de quatre morts, dont un gendarme et un enfant en bas âge.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des infirmiers et un policier sur les lieux de la fusillade mortelle dans un campement de gens du voyage, le 25 août 2015 à Roye (Somme). (  MAXPPP)

Une fusillade a fait quatre morts et trois blessés, mardi 25 août, à Roye (Somme), dans un campement de gens du voyage, rapporte France 3 Picardie. Un gendarme et un bébé figurent parmi les victimes.

Que s'est-il passé ?

La fusillade a débuté vers 16h30. Une violente querelle aurait éclaté au sein du camp de gens du voyage, situé près de l'autoroute A1. Un homme, peut-être sous l'emprise de l'alcool, est entré dans cette aire à Roye (Somme). Il a tiré sur quatre membres d'une même famille : une jeune femme âgée de 19 ans, son bébé de 9 mois, son autre enfant de trois ans et le beau-père. La mère et ses deux enfants se trouvaient dans une caravane et l'enquête doit déterminer si l'homme s'y trouvait aussi. 

Le forcené a ensuite ouvert le feu sur les gendarmes, alertés, qui s'étaient rendus sur place. 

Quel est le bilan ?

Le beau-père, la mère et son bébé ont été tués sur le coup. L'enfant de 3 ans, grièvement blessé, a été opéré et est hors de danger. Parmi les deux gendarmes blessés par balles, l'un d'entre eux, âgé de 44 ans et père de deux enfants, a succombé à ses blessures peu de temps après.

Le deuxième gendarme, plus légèrement blessé, devait, pour sa part, sortir de l'hôpital dans la nuit, selon une source proche du dossier. Le forcené, également blessé, était toujours en observation.

Que sait-on du forcené ? 

Agé de 73 ans, il appartient à la communauté des gens du voyage et vivait dans ce même camp depuis quelques années, selon l'adjoint au maire. Le procureur de la République d'Amiens s'est dit dans l'incapacité de donner les motifs de la fusillade. L'auteur n'avait pas de lien de parenté avec les victimes. Il "était, semble-t-il, en état d'ébriété, a-t-il précisé. On ne peut pas parler de règlement de comptes, mais d'une agression d'un individu sur une famille." Selon l'adjoint au maire, ses rapports avec cette famille n'étaient "apparemment pas bons".

"C'est toute ma famille qu'il a tuée. Il était saoul, il a eu une crise de démence, il a sorti le fusil, il les a tous tués, a témoigné l'une des proches des victimes sur RTL. On savait qu'il était un peu alcoolique, mais de là à tuer des gens... non."  

Pourquoi la situation a-t-elle dégénéré dans le camp après la fusillade ? 

En début de soirée, la situation était toujours très tendue sur les lieux du drame. "Quand on a sorti la caméra, on a été coursés, on a été invectivés et menacés de violences", a témoigné en direct le journaliste de France 3 Picardie, Mickaël Guiho. 

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Un photographe du Courrier Picard a, lui aussi, été pris à partie et deux journalistes d'Europe 1 et RTL ont été frappés. Le journaliste d'Europe 1 a donné des nouvelles de son état de santé sur Twitter. Il évoque une côte cassée et un doigt fracturé, mais "ça va aller", rassure le reporter.

Selon l'AFP, des gens du voyage exigeaient de pouvoir rentrer dans le camp dont les forces de l'ordre, venues avec des chiens, leur interdisaient l'accès. Une voiture a même tenté de forcer un barrage, selon un adjoint au maire de Roye, une commune de 6 200 habitants. 

Quelle est la réaction du gouvernement ?

Devant la presse, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a jugé l'affaire "absolument dramatique". Il a exprimé sa "tristesse" et sa "compassion à l'égard de la famille qui a été décimée par ce tueur", et sa "gratitude" envers les gendarmes, qui se sont "courageusement interposés pour éviter un drame plus grave encore".

Le Premier ministre, Manuel Valls, a réagi sur Twitter.

"Le président de la République tient à saluer le courage et l'engagement des forces de la gendarmerie et leur apporte tout son soutien", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.

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