Cet article date de plus de dix ans.

Mort de Rémi Fraisse : plus de 70 interpellations à Paris

Environ 300 personnes se sont rassemblées dimanche à Paris, place de Stalingrad en mémoire de Rémi Fraisse. La manifestation n'avait pas été autorisée par la préfecture. 76 personnes ont été interpellées. Un sit-in avait également lieu à Paris, il s'est déroulé dans le calme.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Dégradations à Toulouse où 13 personnes ont été interpellées samedi © Maxppp)

Deux rassemblements avaient lieu à Paris ce dimanche, en mémoire de Rémi Fraisse, et au lendemain des violentes manifestations de Nantes et Toulouse. Le sit-in du Champ de Mars s'est déroulé dans le calme. En revanche, la situation était plus tendue place de Stalingrad, où une centaine de cars de CRS avaient été stationnés.

La manifestation sur cette place de l'Est parisien n'a pas été autorisée par la préfecture de police. Une demande de rassemblement avait été déposé la semaine dernière par le NPA et le collectif Notre-Dame-des-Landes d'Ile-de-France, mais elle a été retirée hier. Le nouvel appel à manifester s'est propagé par les réseaux sociaux.

76 interpellations et 19 gardes à vue

De source policière, 76 personnes ont été interpellées. Certains portaient "des marteaux, des pinces, des casques, des poings américains, des pétards et des engins incendiaires ". 19 personnes ont été placées en garde à vue, dont trois pour "port d'arme prohibé" et treize pour "participation à un attroupement en vue de commettre des violences", et deux pour "refus de se soumettre à un contrôle d'identité" selon la préfecture de police de Paris.

Il y a eu, selon notre reporter Pierrick Bonnot, "une grosse demi-heure de face à face ". Les gendarmes ont utlisé des "gaz lacrymogènes lorsqu'un groupe d'une cinquantaine de personnes, foulards autour du cou, a renté de forcer un barrage ".

Ces interpellations interviennent au lendemain de violents affrontements à Nantes et à Toulouse. Samedi, 34 "casseurs" avaient déjà été arrêtés, notamment pour "port d'armes ". Le préfet de Loire-Atlantique avait indiqué que "des bouteilles d'acide " avaient été lancées sur les forces de l'ordre. Immédiatement, le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé des "déchaînements de violence délibérée ".

A REVIVRE ►►►Nantes : retour sur un après-midi d'affontements

Un deuxième rassemblement parisien calme

Un autre rassemblement était organisé en même temps que celui de la place de Stalingrad. Il s'agit cette fois d'un sit-in autorisé et organisé par France Nature Environnement (FNE). Le sit-in se déroule dans le calme avec 700 personnes. Rémi Fraisse faisait partie de cet ONG où le jeune botaniste avait travaillé sur la renoncule.

 

"Nous sommes ici pour rendre hommage à Rémi, militant écologiste mort pour ses idées ", a dit le vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin (Europe-Ecologie Les Verts). déplorant, "il a fallu un mort pour qu'on s'aperçoive que ce barrage n'a aucun sens ". Jean-Muc Mélenchon du Parti de gauche était également présent. 

Une marche silencieuse à Sivens

A Sivens, plusieurs milliers de personnes ont marché en début d'après-midi du campement des opposants jusqu'à l'endroit où Rémi Fraisse a trouvé la mort, devant le site de construction du barrage où ils ont déposé des fleurs et des messages.

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui doit réunir mardi les acteurs du projet de barrage, s'est montrée très critique sur la gestion locale du dossier. "Il y a eu manifestement une erreur d'appréciation sur ce projet. Ma responsabilité est de trouver des solutions, c'est l'objectif de la réunion de mardi ", a-t-elle dit dimanche.

 

A LIRE AUSSI ►►► Ségolène Royal : le projet de barrage de Sivens "ne serait plus possible aujourd'hui"

 

L'eurodéputé EELV José Bové, opposé au projet de barrage était présent et a marché sur une large bande de terrain déboisée et décapée et planté dans le sol des glands de chêne et des pousses d'arbre pour recréer la zone humide détruite. Sur France Info, il a estimé que seule la concertation permettra de trouver calmement une issue. "Ce rassemblement était un hommage à la mémoire de Rémi Fraisse, pour ne pas oublier son décès tragique ".

 

Cette marche était "une façon de dire qu'en soutien à Rémi Fraisse, on va continuer le combat pour que ce projet [de barrage] soit définitivement abandonné" (José Bové)
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.