Nicolas Sarkozy annonce le passage au plan Vigipirate "écarlate" dans la région de Toulouse

C'est la première fois
que le plus haut niveau du plan Vigipirate est activé. Nicolas Sarkozy a
annoncé cette décision ce soir lors d’une courte allocution sur le parvis de l’Elysée.
Le président de la République s’était auparavant entretenu avec le Premier ministre
sur les suites à donner à la tuerie de Toulouse.

"Des gardes devant
tous les lieux de cultes juifs et musulmans, toutes les écoles confessionnelles"

"Tous les moyens, absolument tous les
moyens disponibles, seront engagés. Quatorze unités de CRS et de gendarmes
mobiles sécuriseront donc la région tant que ce criminel n'aura pas été mis
hors d'état de nuire ", a précisé le chef de l'Etat, qui a aussi annoncé
"des gardes statiques devant tous les lieux de cultes juifs et musulmans,
devant toutes les écoles confessionnelles ".

Le niveau écarlate du
plan Vigipirate est destiné à prévenir un risque
certain d'attentats majeurs, avec des mesures de sécurité particulièrement
contraignantes. Il doit s’appliquer à "la région Midi-Pyrénées et quelques
départements limitrophes ", l'Aude et le Lot-et-Garonne.

Des armes pour les policiers municipaux

La ville de Toulouse a décidé d'armer temporairement ses policiers municipaux, a annoncé l'adjoint au maire à la sécurité, Jean-Pierre Havrin. Il s'agit selon lui de "parer à l'urgence au côté de la police nationale dans le cadre le cadre du plan Vigipirate écarlate ". Les policiers municipaux toulousains ne sont habilités à porter une arme que pour des missions précises.

Le ministre de l'Intérieur a inspecté dans la soirée le dispositif Vigipirate écarlate, avec pour l'instant cinq unités de forces mobiles déployées. "Nous sommes inquiets sur l'éventualité qu'il ait envie de commettre un quatrième attentat", a précisé Claude Guéant en parlant du tueur. Il a pris des contrôles "plus fréquents, plus denses" devant les lieux de cultes mais aussi les zones commerciales ou les transports en commun.

"Une seule et même
personne"

"D'ores et déjà 120
enquêteurs se trouvent à Toulouse" , a précisé Sarkozy, qui s'est lui-même rendu à Toulouse à la mi-journée. Il a ailleurs confirmé que les éléments de l’enquête pointent vers une seule et
"la même personne, la même arme qui a tué des militaires, des enfants et
un enseignant" à Toulouse et à Montauban la semaine dernière. Il a aussi
pris la fuite, chaque fois, sur un scooter volé.

"Nous ne savons pas
les motivations de ce criminel. Bien sûr, en s'en prenant à des enfants et à un
enseignant, juifs, la motivation antisémite semble évidente. S'agissant de nos
soldats, nous savons que deux étaient de confession musulmane, qu'un troisième
était antillais, mais nous ne connaissons pas les motivations, même si on peut
penser, on peut imaginer que le racisme et la folie meurtrière sont en
l'occurrence liés".

La campagne électorale en
pause

Nicolas Sarkozy suspend
par ailleurs sa participation à la campagne électorale "au moins jusqu'à mercredi ".
Il a ainsi annulé une apparition prévue ce soir sur France 3, et reporté à
lundi prochain son interview sur France Info.

François Hollande, qui s’est
déplacé à Toulouse dans l’après-midi, a aussi reporté le meeting prévu demain
soir à Rennes avec Ségolène Royal. François Bayrou s’est pas rendu au salon du
livre, mais lui aussi à Toulouse. Le CSA ne décomptera pas du temps de parole
des candidats leurs interventions sur la tuerie.