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Elancourt : ce que l'on sait de la collision entre une voiture de police et un deux-roues dont le jeune conducteur est "en état de mort cérébrale"

L'adolescent de 16 ans a été hospitalisé mercredi soir. Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes, dont une pour refus d'obtempérer.
Article rédigé par franceinfo
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Le carrefour où a eu la collision entre une voiture de police et un adolescent de 16 ans sur son deux-roues, à Elancourt (Yvelines), photographié le 7 septembre 2023. (ELISABETH GARDET / LE PARISIEN / MAXPPP)

Annoncé "décédé" mercredi au soir par le parquet de Versailles, l'adolescent de 16 ans, victime d'une collision entre son deux-roues et un véhicule de police à Elancourt (Yvelines) se trouve toujours "en état de mort cérébrale", vendredi 8 septembre. La procureure de Versailles l'a précisé à franceinfo jeudi, confirmant une annonce de l'avocat de la famille dans un communiqué. Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Versailles : une confiée à la sûreté territoriale des Yvelines, l'autre à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Les gardes à vue des deux policiers ont été levées jeudi après-midi. Franceinfo résume ce que l'on sait de cette affaire, dont les circonstances précises restent encore à déterminer.

Un adolescent repéré par une patrouille de police

C'est dans le quartier des Nouveaux Horizons à Elancourt, mercredi après 18 heures, que la collision entre l'adolescent sur une mini-moto et une voiture de police a eu lieu. Différentes versions existent sur le déroulé des faits. Plusieurs sources policières affirment qu'une patrouille de police avait décidé de le suivre à distance. L'une d'elles rapporte à franceinfo que le gyrophare du véhicule était allumé, mais sans sirène. Cependant, des doutes existent sur le fait de savoir si l'adolescent avait conscience d'être suivi par les policiers. Rien ne permet non plus de dire, à ce stade, que le jeune homme faisait des acrobaties ou conduisait dangereusement, contrairement à ce qu'ont avancé des sources policières dans un premier temps. On ne sait pas non plus s'il portait ou non un casque.

C'est une seconde voiture de police qui est ensuite entrée en collision avec l'adolescent. Dans un premier temps, des sources policières ont affirmé que ce véhicule n'avait pas de lien avec l'intervention, avant de changer de version : le deuxième véhicule de police intervenait en renfort pour interpeller la mini-moto. Une vidéo exploitée par l'IGPN montre que cette voiture de police arrivait lentement à l'intersection où a eu lieu la collision, a appris franceinfo, vendredi, auprès d'une source proche de l'enquête, confirmant une information du Parisien. Cette même source précise que, selon la vidéo, l'adolescent était alors sans casque et qu'il regardait derrière lui sans ralentir.

Blessé lors du choc, l'adolescent s'est trouvé un temps en arrêt cardio-respiratoire. Il a été réanimé par les secours sur place, puis transporté à l'hôpital dans un état grave. Dans la soirée, autour de 23 heures, le parquet de Versailles a annoncé la mort du jeune homme. Mais jeudi, à la mi-journée, l'avocat de sa famille, Yassine Bouzrou, a quant à lui affirmé sur Instagram, que l'adolescent se trouvait en "état de mort cérébrale", ce qu'a confirmé le parquet de Versailles quelques heures plus tard. L'avocat, qui a annoncé avoir déposé plainte, précise également que "selon plusieurs sources, c'est volontairement que le véhicule de police [l]'a percuté". D'après lui, "il ne s'agirait pas d'une prise en charge à distance, mais bien d'une course-poursuite, proche de la moto".

Deux enquêtes judiciaires ouvertes

La police des polices a été saisie, a appris franceinfo de source judiciaire. Les deux policiers conducteurs des deux véhicules, celui qui suivait le deux-roues et celui qui a été percuté, ont par ailleurs été placés en garde à vue. Les gardes à vue ont été levées jeudi après-midi, sans poursuites à ce stade. Le parquet de Versailles a ouvert une enquête pour "blessures involontaires par conducteur" et une autre enquête, de type administrative, a également été ouverte.

Pour Laurent-Franck Liénard, avocat des policiers mis en garde à vue, il "n'y a pas l'ombre d'une faute" de la part des forces de l'ordre. L'affaire est un "malheureux accident", a-t-il assuré jeudi sur BFMTV. Une thèse balayée, au contraire, par Yassine Bouzrou. "Il n'y a pas d'accident", a affirmé, vendredi matin, sur franceinfo, l'avocat de la famille de l'adolescent. "J'affirme que sur la base d'un témoin qui était présent, qui a même témoigné dans certains médias et qui affirme qu'il a vu la scène, qu'il a vu le véhicule de police aller à vive allure en direction de cette moto pour la percuter", a déclaré Yassine Bouzrou.

En parallèle, une enquête pour refus d'obtempérer a été ouverte. Elle a été confiée à la sûreté territoriale des Yvelines. Dans un communiqué, Yassine Bouzrou, avocat de la famille de l'adolescent, a réclamé "le dépaysement total" de l'enquête, "car le parquet de Versailles [...] démontre son incapacité à traiter cette affaire d'une manière objective dans le respect des textes en vigueur", estime-t-il.

Un important dispositif policier déployé sur place

Pour prévenir d'éventuels troubles à Elancourt après ce drame, dès mercredi soir, un escadron de gendarmes mobiles a été envoyé dans cette ville de 25 000 habitants, selon une source policière. Au cours de la soirée, une centaine de personnes se sont rassemblées sur les lieux de l'accident, dans le calme. Les équipages de police locaux avaient été invités à ne pas se rendre sur le terrain pour éviter les tensions, ont appris France Inter et franceinfo de source proche de l'enquête.

La CRS 8, une unité de police spécialisée dans les violences urbaines, a été déployée jeudi en fin d'après-midi, a appris franceinfo auprès de l'entourage de Gérald Darmanin. C'était une demande formulée par le préfet des Yvelines. Après une nuit calme, elle a finalement quitté les lieux, a appris France Télévisions auprès d'une source policière. Seuls quelques policiers ont été pris à partis dans la nuit de jeudi à vendredi et des feux de poubelles signalés dans la commune voisine de Trappes, a précisé une autre source policière à franceinfo.

De son côté, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a invité, jeudi matin, sur France Inter, "à garder beaucoup de mesure et de prudence". Il a adressé ses "premiers mots à destination de la famille et des amis" de la victime de "ce drame".

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