Nuit de violences à Dublin : "Ce sont des scènes que nous n’avions pas vues depuis des décennies", raconte le chef de la police

Des militants d'extrême droite ont affronté la police dans la nuit de jeudi à vendredi à Dublin, en Irlande, après une agression au couteau devant une école. Les émeutiers ciblaient les réfugiés, dans un contexte de montée du discours anti-immigration.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des violences urbaines ont eu lieu à Dublin dans la nuit de jeudi à vendredi. Des militants d'extrême droite ont incendié des véhicules, pillé et saccagé des commerces. (PETER MURPHY / AFP)

Onze voitures de police, trois bus, un tramway et treize magasins sérieusement endommagés ou détruits ; un policier gravement blessé. Pendant des heures dans la capitale irlandaise, Dublin, des dizaines de militants d’extrême droite déchaînés ont affronté la police dans la nuit de jeudi à vendredi 24 novembre. Des émeutes après une agression au couteau dans l’après-midi qui a fait cinq blessés dont trois enfants.

La majorité des émeutiers en voulaient aux réfugiés. Ils accusent l’un d’entre eux d'être l’auteur des coups de couteau devant une école. La police a rapidement écarté tout mobile terroriste et aucune information officielle n’a été communiquée sur l’identité ou la nationalité de l’agresseur qui a été interpellé. "Ces gens affirment défendre les ressortissants irlandais", "ils mettent en danger" les "plus innocents et vulnérables", a déclaré à la presse vendredi 24 novembre le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar. "Ils font honte à Dublin, honte à l'Irlande, honte à leurs familles et à eux-mêmes." 

"De nombreux individus sont bien connus de nos services, ils ont des casiers judiciaires."

Drew Harris, directeur général de la police de Dublin

dans une déclaration devant la presse

La nuit de violence qui a suivi a marqué le directeur général de la police Drew Harris. "Ce sont des scènes que nous n’avions pas vues depuis des décennies. Ce qui est clair, c’est que les gens se sont radicalisés en regardant les réseaux sociaux et internet, explique-t-il. Nous avons littéralement des milliers d’heures de vidéo surveillance à visionner (...) Nous entrons maintenant dans un long processus d’enquête pour les emmener devant un tribunal", détaille le policier.

La police a déjà arrêté 34 personnes. Elle précise que des émeutiers, réclamant une justice immédiate, ont perturbé le travail des enquêteurs sur la scène des attaques au couteau. L’agresseur a été arrêté notamment grâce à l’intervention d’un livreur Deliveroo, un immigré brésilien.

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