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Politique pénale : le syndicat Unité SGP Police-FO dénonce une "espèce d'incohérence gouvernementale"

Lundi, tous les syndicats de police doivent être reçus par le Premier ministre Jean Castex.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une policière tient son insigne, lors du rassemblement à Avignon dimanche 9 mai en mémoire d'Eric Masson, cet agent tué lors d'une opération anti-drogue le 5 mai. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"Ce qui me gêne, c'est une espèce d'incohérence gouvernementale" dans la politique pénale, a estimé lundi 10 mai sur franceinfo Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO. Il participe à la réunion lundi avec Jean Castex, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, quelques jours après la mort d’un policier à Avignon et alors que les violences urbaines se multiplient.

D'après Grégory Joron, "on demande aux policiers d'avoir une action forte sur le terrain, et c'est bien normal" et dans le même temps, "on demande aux magistrats de relâcher, de faire de la peine alternative ou même, pour des raisons de crise sanitaire, d'accentuer les remises de peine". Ce lundi, "on n'attend pas que le Premier ministre apaise notre colère, on attend simplement qu'il réponde à certaines questions et qu'il apporte des solutions sur la réponse pénale", dit-il.

"5% de la délinquance représentent 50% de la récidive"

Le secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO "pense qu'il faudrait être un peu plus chirurgical, on ne va pas mettre tout le monde en prison, je pense qu'il faut surtout mettre les bons". D'après lui, "5% de la délinquance représentent 50% de la récidive. C'est ceux-là qu'il faut traiter. Honnêtement, ça va vous paraître inhumain, mais qu'ils attrapent le Covid en prison, ça m'importe peu. Je préfère qu'ils soient enfermés plutôt qu'ils soient dehors et qu'ils tuent des policiers".

Grégory Joron pointe notamment le cas des mineurs, pour lesquels "on voit seulement des débuts de peines de prison à partir du 15e fait". "Le sujet d'aujourd'hui, c'est quelle société pour demain, au niveau de la délinquance, de son traitement et de la réponse pénale qu'on y apporte", conclut le syndicaliste.

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