: Vidéo Police : "Il faut insister sur la formation continue", estime François Ruffin, qui réclame l'interdiction du "plaquage ventral"

"Il faut insister sur la formation continue" des policiers, a estimé mercredi 4 mars sur franceinfo François Ruffin, député La France insoumise de la Somme, qui défend aujourd'hui à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à interdire la technique d'interpellation policière dite de "maintien au sol" ou "plaquage ventral", ayant causé la mort à Paris de Cédric Chouviat, début janvier.

"Cette technique, qui consiste simplement à immobiliser quelqu'un sur le sol et en même temps à faire pression sur son abdomen ou sa cage thoracique, a conduit au décès de Cédric. Mais, en fait, on en est à 16 ou 17 décès, grosso modo, en une décennie. Donc il y a un risque", a affirmé François Ruffin.

"Est-ce que je pense que ma proposition va être adoptée ? Non", a poursuivi l'élu. Mais François Ruffin souhaite qu'"elle contraigne la majorité à se positionner et à dire ce qu'elle veut pour rétablir une confiance aujourd'hui atteinte entre la police et la population".

Un budget formation en baisse

Pour lui, les techniques d'immobilisation doivent être enseignées en formation continue. "On a interrogé [le syndicat] Unsa-Police qui nous dit : zéro formation. On a interrogé Vigi-Police [un autre syndicat] : rien, pas de formation continue. On interroge la direction de la police nationale qui nous dit qu'il n'y a pas de formation continue", a pointé François Ruffin.

Vous avez des gens qui sont dans la rue, qui ont eu une formation initiale, mais qui ne sont plus entraînés à ces techniques d'immobilisation.

François Ruffin

à franceinfo

"Il y a une nécessité d'insister sur la formation continue. Or, l'an dernier, le budget formation continue des policiers a baissé d'un million d'euros", a dénoncé le député de La France insoumise.

François Ruffin a également souligné la nécessité d'"homogénéiser" ces techniques entre la police et la gendarmerie. "En France, quand on interroge la gendarmerie, elle nous dit 'chez nous, le plaquage ventral n'existe pas, ce n'est pas enseigné'. Donc ce qu'on demande, c'est une homogénéisation des techniques d'immobilisation, qu'il n'y ait pas une doctrine dans la police et une autre dans la gendarmerie."