Violences policières : Edouard Philippe se rendra mardi matin à Evry pour rencontrer des policiers qui travaillent dans les quartiers difficiles
Le ministre de l'Intérieur a annoncé la fin de la méthode d'interpellation "dite de l'étranglement", qui "ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. C'est une méthode qui comportait des dangers".
Ce qu'il faut savoir
Après une première manifestation d'ampleur à Paris contre les violences policières, le Premier ministre a annoncé qu'il irait à la rencontre de policiers "présents au quotidien dans les quartiers" et "fera le point sur les dispositifs de prévention et de renforcement du lien entre la police et la population mis en place par la direction départementale de la sécurité publique", a précisé Matignon dans un communiqué. Le chef du gouvernement se rendra ensuite dans les locaux de l'association Génération 2, pour un échange sur l'engagement citoyen et pour rappeler "la détermination du gouvernement à lutter contre toutes les formes de racisme ou de discrimination".
Une méthode dangereuse abandonnée. Christophe Castaner, a annoncé lundi l'abandon de la méthode d'interpellation "dite de l'étranglement", jugée dangereuse. Cette méthode de "prise par le cou" ne sera plus enseignée lors des formations en école de police, a encore précisé le ministre de l'Intérieur. "Supprimer la technique d’étranglement ? Pourquoi pas, mais on la remplace par quoi ? Il faut quand même savoir qu’on utilise la technique d’étranglement uniquement lorsqu’on a en face de nous un individu qui refuse d’être interpellé. Donc maintenant, comment allons-nous faire ?" a réagi Yves Lefebvre du syndicat Unité SGP-FO sur franceinfo.
"Aucun raciste" n'a sa place dans la police, martèle Christophe Castaner. Le ministre de l'Intérieur a déclaré vouloir "une tolérance zéro contre le racisme chez les forces de l'ordre". Il a notamment annoncé avoir demandé aux directions de la gendarmerie et de la police nationale "qu'une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d'acte ou de propos raciste".
Nicole Belloubet va examiner le dossier de la mort d'Adama Traoré. Emmanuel Macron a réclamé au gouvernement "d'accélérer" sa réflexion pour améliorer la déontologie des forces de l'ordre, et a demandé à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, de se pencher sur le dossier de la mort d'Adama Traoré, survenue en 2016 après son interpellation.
Les propos racistes de policiers sur les réseaux sociaux dans le viseur. Selon son entourage, le président de la République a également demandé à Christophe Castaner "de faire le point sur les mesures envisagées après l'affaire de la boucle WhatsApp" et des propos racistes proférées par des policiers sur les réseaux sociaux récemment révélés par la presse.
Plus de 23 000 personnes ont défilé samedi. L'onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis a continué de se propager samedi en France où plus de 23 000 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur, ont dénoncé les violences policières et réclamé "justice pour tous". Les manifestations étaient pourtant interdites par le préfet de police en raison de l'état d'urgence sanitaire liée au Covid-19.