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Info franceinfo Assa Traoré porte plainte pour "dénonciation calomnieuse" et "faux en écriture publique" contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement

La soeur d’Adama Traoré, Assa Traoré, a déposé, jeudi 18 juin, deux plaintes contre le préfet de police de Paris.

Article rédigé par Aurélien Accart, David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Assa Traoré, soeur d'Adama Traoré, lors de la manifestation à Paris contre les violences policières le 13 juin 2020. (NATHANAEL CHARBONNIER / ESP - REDA INTERNATIONALE)

Assa Traoré a déposé plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, ce jeudi 18 juin, a appris franceinfo auprès de son avocat, maître Yassine Bouzrou. Deux plaintes pour dénonciation calomnieuse et faux en écriture publique.

Le comité "Vérité pour Adama" reproche à Didier Lallement la publication d’un tweet, sur le compte officiel de la préfecture de police de Paris, dans lequel il affirme que "les manifestants" ont scandé des propos antisémites, généralisant ainsi à toutes les personnes présentes à la manifestation sur la place de la République, samedi dernier.

"Didier Lallement ne pouvait pourtant ignorer que les termes ‘sales juifs‘ n’avaient pas été scandés par les manifestants le 13 juin 2020 place de la République mais qu’un seul homme semblait avoir tenu de tels propos", précise le texte de la plainte, que franceinfo a pu consulter.

Une généralisation selon le comité "Vérité pour Adama"

"Sur une vidéo diffusée par le média "Valeurs Actuelles", on entend en effet, distinctement, et à trois reprises, "sale juif" être proféré par quelqu’un se trouvant dans la foule, mais qu’il n’est pas possible d’identifier. La foule est à ce moment très agitée, et cette injure semble être adressée en direction des militants d’extrême droite du groupe Génération identitaire qui viennent de dérouler - par provocation - une banderole en haut d’un immeuble de la place de la République, où était inscrit les termes suivants : "justice pour les victimes du racisme anti-blanc. White lives matter". La vidéo, mise en ligne à 16h33, est très rapidement virale. Une heure plus tard, la préfecture de police tweete à son tour: " 'Sales juifs' scandés par les manifestants. Le préfet de police signale ces propos antisémites à la justice". Une généralisation à tous les manifestants qui ne passe pas auprès des organisateurs du rassemblement.

Le comité souligne qu’aucune expression antisémite n’avait été relevée, ni sur les réseaux sociaux - où la manifestation était abondamment commentée -, ni sur place où selon les témoignages "des manifestants et des journalistes présents", la réaction de la foule au déploiement de la banderole de Génération identitaire "n’avait pas été celle de proférer unanimement des propos antisémites et qu’au contraire aucun propos en ce sens n’avait été relevé mis à part celui, isolé, de la vidéo publiée par Valeurs actuelles", peut-on lire dans la plainte.

La foule n'a pas lancé d'insultes antisémites selon le comité

"En affirmant dans un signalement au procureur de la République sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale que 'les manifestants' avaient proféré des injures à raison de la religion, le préfet se rend coupable de dénonciation calomnieuse mais aussi du crime de faux en écriture publique puisqu'il a altéré la vérité dans un document officiel", estime ainsi Yassine Bouzrou. L’avocat d’Assa Traoré, joint par franceinfo, ajoute: "Le préfet de police a le droit d'être un mauvais préfet mais n'a pas le droit de commettre des infractions pénales".

Les faits de dénonciation calomnieuse sont passibles de 5 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Le délit de faux en écriture est quant à lui puni d’une peine maximale de 15 ans de prison et 225 000 euros d’amende.

Sollicitée par franceinfo, la préfecture de police de Paris répond qu’"il est du devoir de chaque fonctionnaire de signaler toute infraction dont il a connaissance. Les injures à caractère raciste et antisémite en font partie".

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