Violences policières : le fossé se creuse entre les policiers et Christophe Castaner
Jeudi 11 juin, le lien de confiance semble être rompu entre les policiers et leur ministre, Christophe Castaner. Ses dernières déclarations sur le racisme et la décision d’interdire l’une de leurs techniques d’interpellation ont profondément heurté la profession.
Ils ont choisi de jeter leurs menottes au sol en guise de protestation. À Lille (Nord), mais aussi devant le commissariat de Toulouse (Haute-Garonne), les policiers en colère dénoncent notamment l’abandon de la technique d’interpellation dite de l’étranglement. "Il s’agit de porter au sol un individu qui ne veut pas se laisser maîtriser, donc cette technique étant unique et n’ayant pas d’alternative, les policiers se sentent en danger", explique Philippe Lavenu, secrétaire régional Occitanie du syndicat Alliance Police.
Une déclaration vécue comme une provocation
Au-delà de cette interdiction, c’est une phrase prononcée par Christophe Castaner, lundi 8 juin, que les policiers vivent comme une provocation : "J’ai demandé à ce qu’une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes." L’expression de "soupçon avéré de racisme" était au cœur des discussions, jeudi 11 juin, qui se sont tenues place Beauvau, à Paris. Les syndicats de police y ont été reçus pour exprimer une certaine incompréhension. "Selon eux, le malaise couve depuis plusieurs semaines. Gardiens de la paix et officiers sont unanimes : ils ont le sentiment d’être jetés en pâture et accusent leur ministre d’avoir cédé à la pression populaire d’une minorité", explique la journaliste Sophie Neumayer, en direct de la place Beauvau.
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