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Cimetière juif profané : une expédition décidée sur Facebook ?

Alors que la garde à vue des cinq adolescents suspectés d'avoir profané un cimetière juif à Sarre-Union, les enquêteurs s'intéressent à un rassemblement organisé deux jours avant les faits sur Facebook.

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), le 17 février 2015. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Le procureur de la République de Saverne (Bas-Rhin) a décidé, mardi 17 février, de prolonger de 24 heures la garde à vue des cinq adolescents suspectés d'avoir, cinq jours plus tôt, profané 250 tombes juives du cimetière de Sarre-Union. Quelques heures après la visite sur place de François Hollande, le parquet a pris cette décision pour définir plus précisément les motivations de ces jeunes sans antécédents judiciaires âgés de 15 à 17 ans. La piste d'un acte concerté pourrait être consolidée par la découverte d'un message publié sur Facebook.

Comme l'expliquent les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), les enquêteurs s'intéressent à un texte de quelques lignes publié mardi 10 février sur le réseau social. Un adolescent, qui serait l'un des gardés à vue, d'après les DNA, écrit sous un pseudonyme : "Bon les gens, je compte organiser dans pas longtemps un petit groupe afin d'aller explorer quelques endroits abandonnés (maisons, manoirs, châteaux, gares, etc.) Qui serait partant ? Faites aussi parvenir quelques-unes de vos idées, si vous en avez."

Deux jours plus tard, jeudi 12 février, le cimetière de Sarre-Union est profané entre 15 heures et 18 heures. Si les enquêteurs s'intéressent à ce message, c'est pour définir précisément le degré de préparation de cet acte et le chef de mise en examen qui pourrait éventuellement être imputé aux cinq suspects.

"Quelqu'un qui arrive à manipuler les autres"

Il s'agit également de déterminer leur mobile. Selon le procureur, l'un des prévenus "se défend de tout antisémitisme, et dit qu'ils se seraient rendu compte de ce que certaines des tombes étaient juives au moment de les saccager. Il semble qu'ils considéraient le cimetière comme étant abandonné". Une version mise à mal par certains habitants selon lesquels "il y a du monde qui passe, parfois pour des cérémonies (...) et s'il y a effectivement des tombes anciennes, il y en a aussi de récentes".

Mardi, les élèves du lycée Georges-Imbert de Sarre-Union, où trois des cinq gardés à vue sont scolarisés, ont organisé une marche pour exprimer leur refus de cet acte, avant de se rendre dans le cimetière juif pour écouter François Hollande.

Et, comme l'explique L'Obs, certains de leurs camarades se disent choqués par leur comportement. Ils désignent surtout l'un des adolescents, P., habitant de Sarre-Union et élève de terminale à Sarrebourg, comme "quelqu'un qui arrive à manipuler les autres". Plus intriguant, il est décrit comme ayant déjà tenu des propos racistes et comme étant l'auteur du fameux message sur Facebook.

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