Pyrénées-Atlantiques : une jeune femme condamnée à quatre mois de prison ferme pour avoir harcelé les pompiers au téléphone
C'est sa cinquième condamnation pour ce genre de harcèlements téléphoniques.
Une jeune femme âgée de 21 ans a été condamnée pour la cinquième fois jeudi 13 décembre à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques pour avoir saturé le standard du 18, le numéro d'urgence des pompiers, rapporte France Bleu Béarn. Elle écope cette fois d'une peine de quatre mois de prison ferme.
La justice lui reproche d'avoir saturé, l'été dernier, le standard des pompiers en composant le 18 à de multiples reprises. C'est la cinquième fois qu'elle est condamnée pour ce genre de harcèlements téléphoniques. Elle a l'habitude aussi d'importuner la police municipale, l’hôpital psychiatrique, le commissariat de Police, et surtout donc le centre d'appel du SDIS (le service départemental d'incendie et de secours).
1 950 appels depuis 2015
Les pompiers ont compté 1 950 appels de Justine depuis 2015. Des insultes, des menaces, des fausses alertes, des appels muets. La jeune Paloise a d'ailleurs remis ça dès sa sortie de prison, en août. Appeler les numéros d'urgence, c'est pour elle une obsession maladive. Placée sous curatelle, la jeune femme est très perturbée et immature. Ce qui pose un vrai problème à la justice. Les experts judiciaires la considèrent accessible à une sanction pénale malgré son lourd passé psychiatrique.
Elle fréquente le centre hospitalier psychiatrique depuis ses 13 ans. Elle a même séjourné deux ans dans une unité fermée de l’hôpital psychiatrique de Pau, pendant son adolescence. Elle a aussi un retard mental léger. Mais sa responsabilité est altérée, pas complètement abolie. La justice doit donc passer pour Justine, ont estimé les experts.
Alors, encore une fois, jeudi, la présidente du tribunal lui a posé la question. Il faut dire que cette fois la jeune femme a l'air moins éteinte que lors de ses précédentes comparutions. "Comment éviter que ça ne recommence ?", lui demande la magistrate. "Déjà, j'ai plus de téléphone", répond-elle, avant d'ajouter qu'elle a besoin de soins. C'est décousu quand elle parle. Elle voudrait quitter Pau.
Un euro symbolique de dommages et intérêts
Elle ajoute : "C'est bizarre, c'est quand je suis à Pau que je fais ça". Une fois assise, elle se tourne vers sa curatrice et lui demande : "Ça va, j'ai bien parlé ?".
Au 18, tout le monde reconnaît sa voix. Les pompiers lui ont même fait visiter le central d'appel du 18 pour qu'elle comprenne. Mais, Justine a recommencé. Le commandant du centre d'appel, Julien Nozières, est dans la salle d'audience. Il est venu demander à Justine un euro symbolique de dommages et intérêts. Il écoute les débats, et explique, une nouvelle fois les conséquences de ces appels intempestifs.
"Que se passera t-il un jour où l'opérateur ne prendra pas en considération sa demande, alors que la situation le justifiait ? Nous ne souhaitons pas un jour nous retrouver parmi les prévenus, accusés de ne pas avoir répondu à sa demande", s'interroge notamment le pompier.
Justine a été condamnée à quatre mois de prison ferme. Avec la préventive, il ne lui reste plus que quelques semaines à purger. "Profitez-en pour préparer votre sortie dans les meilleures conditions", lui conseille la présidente.
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