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Quatre questions sur la mort d'Ange Dibenesha après un contrôle routier à Paris

Cet homme de 31 ans est mort samedi à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, deux jours après avoir fait un malaise à la suite d'un contrôle routier.

Article rédigé par franceinfo
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L'entrée des urgences de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le 1er janvier 2019 à Paris. (MAXPPP)

Derrière le mot-dièse #JusticePourAnge, de nombreuses personnalités réclament, depuis samedi 30 mars, que la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort. Ange Dibenesha, un homme de 31 ans, est mort samedi soir à l'hôpital après avoir fait un malaise lors d'un contrôle routier jeudi dernier à Paris. 

Qui est-il ? Pourquoi sa mort fait-elle polémique ? Franceinfo revient sur les questions soulevées par cette affaire.

1Qui est Ange Dibenesha ?

Originaire de Grigny (Essonne), Ange Dibenesha Marifa était âgé de 31 ans. Il "était connu des services de police pour des affaires de stupéfiants", a déclaré une source proche du dossier à franceinfo. 

Son nom a largement circulé sur les réseaux sociaux depuis vendredi, date à laquelle la mère du jeune homme a diffusé une vidéo dans laquelle elle manifestait sa détresse et son incompréhension. "J'ai mon fils à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris 13. Mon fils a été emmené depuis mercredi, et ce n'est que le vendredi matin que nous avons été informés. Ni son épouse, ni la famille n'étaient au courant avant cela", disait-elle dans cette vidéo.

"La police ne dit pas la vérité, les pompiers ne disent pas la vérité. Et maintenant, il est en arrêt cardiaque. Les médecins veulent le débrancher, alors que nous voulons connaître ce qu'il s'est passé avec mon fils. Ils l'ont gardé pendant deux jours sans nous en informer", accusait-elle. La séquence, qui a provoqué une vague d’émotion et d’indignation sur les réseaux sociaux, a depuis été retirée à la demande de la famille d'Ange Dibenesha.

2Que s'est-il vraiment passé ?

Après que l'information de l'hospitalisation d'Ange Dibenesha est devenue virale, la préfecture de police a livré sa version dimanche à la mi-journée au sujet de cette arrestation. Dans un communiqué, les autorités expliquent que le jeune homme a été arrêté jeudi 28 mars à 1h50 au volant "d'un véhicule de marque BMW" malgré une "annulation de son permis de conduire" et a été "dépisté positif au test de l'imprégnation alcoolique".

A 2h10, tandis que les motards de la police attendaient un véhicule pour placer Ange Dibenesha en garde à vue, "ce dernier a ingéré une substance non identifiée", continue la préfecture de police. Selon les informations recueillies par franceinfo de source policière dimanche, il s'agirait de cocaïne. Le jeune homme a alors été pris de convulsions.

"Rapidement sur place, les pompiers, dès leur arrivée, effectuaient un massage cardiaque sur le conducteur du véhicule", détaillent encore les autorités. Le Samu aurait ensuite pris en charge le jeune homme jusqu'à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il est mort samedi. Le parquet de Paris enquête désormais sur les causes de la mort du jeune homme. 

Lundi, le parquet a indiqué que "l'ensemble des données" de l'autopsie concluaient à "un décès par défaillance cardio-vasculaire devant faire rechercher une origine toxique". Des analyses, notamment toxicologiques, doivent désormais être réalisées.

3Pourquoi sa famille n'a-t-elle pas été prévenue ?

Plus de 24 heures auront été nécessaires pour que les proches d'Ange Dibenesha soient prévenus de sa situation. Un délai qui a contribué à semer le trouble sur les réseaux sociaux, où des soupçons de violences policières ont émergé. Contactée dimanche, une source judiciaire précise à franceinfo que le jeune homme était connu sous plusieurs identités, et qu'il y avait, dans son véhicule, des documents portant plusieurs noms, ce qui a compliqué la tâche des policiers.

Jointe par franceinfo, une porte-parole de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a en outre indiqué que lors de son arrivée inconscient à l'hôpital, Ange Dibenesha n'avait pas non plus sur lui de coordonnées de proches à joindre en cas d'urgence, ce qui a rendu difficile la prise de contact avec sa famille.

4Quelles ont été les réactions ?

Sur Twitter, les interrogations au sujet de la mort d'Ange Dibenesha ont fait réagir de nombreux anonymes, mais également des personnalités. "Quand un jeune homme fait l'objet d'un contrôle de police, est placé en garde à vue et est rendu à sa famille 48 heures plus tard en état de mort cérébrale, les siens et la société ont le devoir de demander la lumière sur les faits et l'Etat a le devoir d'y répondre", a ainsi tweeté le leader du parti Génération.s, Benoît Hamon. Un message similaire a été publié par le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.

Des artistes, comme le rappeur Youssoupha ou l'acteur Omar Sy, ont également relayé des messages de solidarité avec la famille d'Ange Dibenesha. 

Certains ont nuancé depuis leurs propos. La sénatrice EELV Esther Benbassa, qui avait dans un premier temps évoqué l'hypothèse de violences policières, a ainsi écrit dimanche soir : "L'émotion a été vive. Les circonstances, le délai avec lequel la famille a été avertie, ont pu faire redouter un cas de #violencepolicière. Il semble que ce ne soit pas le cas. Chacun attend maintenant que l'enquête fasse toute la lumière."

Dans une seconde vidéo publiée dimanche soir, la mère d'Ange Dibenesha a de son côté demandé aux internautes "de ne pas propager de fausses rumeurs" sur la mort de son fils.

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