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Qui est Logan N., le leader présumé de la cellule d'extrême droite démantelée ?

Ce militant de 21 ans, soupçonné de fomenter des attentats contre plusieurs cibles politiques, a été arrêté fin juin dans les Bouches-du-Rhône. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce jeune homme.

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Le siège de la Sous-direction de la lutte antiterroriste (SDAT), en charge de l'enquête sur Logan N., à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le 15 novembre 2015. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Dix personnes ont été interpellées, mardi 17 octobre, dans le cadre de l'enquête visant Logan N., un militant d'extrême droite arrêté fin juin dans les Bouches-du-Rhône. Le jeune homme de 21 ans avait appelé, sur les réseaux sociaux, à prendre les armes contre les migrants ou les musulmansIl est également soupçonné d'avoir fomenté des attentats contre plusieurs cibles politiques. Franceinfo revient sur ce que l'on sait de ce suspect, mis en examen début juillet pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Un militant d'extrême droite depuis ses 16 ans

Logan N. se rapproche des milieux d'extrême droite dès son adolescence. A l'âge de 16 ans, il colle déjà des affiches "Non à la mosquée" et "non à l'islamisation" dans les rues de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), rapporte Europe 1. Il rejoint en 2012 les Jeunesses nationalistes, un groupuscule d'extrême droite. Ce dernier est dissous deux ans plus tard, en raison de son implication présumée dans la mort à Paris du militant antifasciste Clément Méric.

Logan N. se rapproche alors d'un mouvement local inspiré du parti néonazi grec Aube dorée, poursuit Europe 1. Il est chargé durant quelques mois de gérer le site web du Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA) et de promouvoir ses actions en ligne. En 2014, le jeune homme intègre en outre les rangs de l'Action française provençale, une organisation royaliste. Il n'y reste qu'un an et demi. L'Action française provençale a d'ailleurs pris ses distances avec Logan N. après son arrestation, affirmant qu'il avait quitté le groupuscule parce qu'il le trouvait "trop politique" et "trop consensuel".

Le militant identitaire est approché en 2016 par un cadre du Front national. Il soutient la campagne présidentielle de Marine Le Pen, mais s'éloigne du parti après la défaite de cette dernière face à Emmanuel Macron. De cet engagement reste une photographie de Logan N. avec Marion Maréchal-Le Pen. La liste des pages qu'il suivait sur les réseaux sociaux reflète sa proximité avec les milieux d'extrême droite : on y trouve pêle-mêle des sections régionales de l'Action française, l'institut Civitas, une version française du mouvement allemand d'extrême droite Pegida ou encore divers mouvements catholiques, nationalistes ou anti-musulmans, rapporte L'Express.

Un admirateur du terroriste norvégien Anders Breivik

Logan N. a été repéré par les services de renseignement au printemps dernier. Ce chaudronnier intérimaire est alors identifié comme l'administrateur d'une page Facebook à la gloire d'Anders Breivik, le terroriste d'extrême droite qui a fait 77 morts sur l'île d'Utoya, en 2011. Sur les réseaux sociaux, Logan N. clame son intention de mener lui aussi des attaques, contre les "blacks", les "racailles", les "jihadistes" ou les "migrants".

Les gendarmes de la section de recherche de Marseille et le Raid procèdent à l'arrestation de Logan N. à Vitrolles, le 28 juin. Il est alors poursuivi pour "apologie du terrorisme en ligne". Même lors de sa garde à vue, le suspect clame son admiration pour le tueur norvégien, indique Le Monde"Anders Breivik était contre le multiculturalisme, il a donné sa vie pour ses idées, il a toute ma sympathie", déclare-t-il aux policiers.

L'auteur de plusieurs projets d'actes violents

Lors des perquisitions menées au domicile de Logan N., les forces de l'ordre découvrent un fusil à pompe, acheté en toute légalité et déclaré, selon Le Monde. Ils saisissent aussi deux revolvers à poudre de collection, qu'il comptait modifier pour les utiliser avec de vraies munitions, ainsi qu'un gilet pare-balles. Il réfléchissait même à la fabrication d'un lance-flammes artisanal.

Le militant identitaire avait en outre le projet de monter une milice violente baptisée OAS, en référence à l'Organisation armée secrète, responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie. L'objectif est d'entamer la "remigration". Logan N. a déjà préparé une affichette pour faire la promotion de son groupuscule : "Rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, jihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le vœu, rejoins-nous !"

La milice a déjà plusieurs cibles : le socialiste Christophe Castaner et le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, mais aussi des migrants et des mosquées. "Il avait fait quelques repérages", précise une source policière à L'Express. Le jeune homme ne serait qu'un "blanc-bec tout petit, maigrichon et timide, qui a développé des tics de visage à force d'être bousculé", assure Eric Bourlion, son avocat. "Je ne pense pas que son projet serait allé jusqu'au bout, poursuit-il. Mais il m'a dit qu'il était content d'avoir été arrêté dans sa course effrénée et aujourd'hui, il s'éveille de sa torpeur et comprend les faits qui lui sont reprochés."

Les enquêteurs de la Sous-direction de la lutte antiterroriste cherchent désormais à déterminer si les dix personnes interpellées mardi, dont la mère de Logan N., avaient connaissance de ses projets d'attentats. "Ce n'était pas la bande la plus sérieuse arrêtée au cours des derniers temps", a toutefois estimé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, jeudi 19 octobre. Logan N. a, lui, été placé à l'isolement, après avoir été victime de violences de la part d'autres détenus qui ont appris son identité, affirme L'Express.

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