Recrutée par un gang marseillais, une réfugiée kosovare raconte la fusillade de la Castellane
Cette jeune femme de 22 ans, recrutée en Allemagne, s'est retrouvée au milieu de la fusillade du 9 février.
Elle s'est retrouvée impliquée dans la fusillade de la Castellane, qui avait éclaté à Marseille le 9 février, quelques heures avant une visite de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve. Une réfugiée kosovare de 22 ans, qui fait partie des neuf personnes placées en détention provisoire, a expliqué aux policiers comment elle a été recrutée avec deux de ses compatriotes par un gang marseillais pour participer à l'opération qui a dégénéré en fusillade, raconte Le Parisien mardi 12 mai.
"Le 9 février, vers 8 heures, deux personnes sont venues nous chercher à l’hôtel, explique-t-elle dans sa déposition. Nous sommes allés dans un appartement. Il y avait plus d’une dizaine de personnes avec des vêtements militaires. Ils étaient tous avec des cagoules et des gants. Ils nous ont donné des vêtements noirs, des gants et des cagoules. On est montés dans des voitures et, lorsque nous sommes arrivés à la Castellane, nous avons été armés. On a tous eu un kalachnikov, même moi."
Peur des représailles
La jeune femme a alors eu pour consigne de rester devant une pharmacie et de surveiller. "Si je voyais quelqu’un de cagoulé arriver par là, je devais le signaler", raconte-t-elle.
C'est alors que la police est arrivée. Selon la jeune femme, une quinzaine d'individus ont tiré. "Ensuite, les personnes vêtues de tenues militaires se sont dispersées et nous, on était huit ou neuf. On est entrés dans un appartement. On s'est déshabillés. Il y avait une personne cagoulée qui rassemblait tout. Une autre personne est venue nous récupérer avec une voiture et nous a amenés dans un hôtel", poursuit-elle.
Elle se refuse à désigner les commanditaires qui l'ont recrutée par peur des représailles. Se disant "innocente", elle affirme que les Marseillais qui l'ont recrutée lui avaient promis 10 000 euros par mois pour faire le gardien.
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