Rennes : la maire visée par une plainte pour homicide involontaire après la mort d'une cycliste
Le père de la jeune Grâce, percutée par un camion benne en novembre dernier, ne veut plus d'autres victimes et porte plainte pour que le carrefour soit enfin sécurisé.
Un père de famille porte plainte pour homicide involontaire contre la maire de Rennes et contre le président de Rennes Métropole après la mort de sa fille de 22 ans, rapporte France Bleu Mayenne. Le 4 novembre dernier, Grâce circulait à vélo lorsqu'elle a été percutée par un camion benne des services de Rennes Métropole. La famille dénonce l'absence de pistes cyclables dans le carrefour où a eu lieu l'accident.
Le père de la victime, Joël Lochin, explique que "c'est un carrefour où il y a une discontinuité de la piste cyclable, elle s'arrête. Il faut traverser le carrefour et sur ce carrefour il y a un genre de banane qui est juste dans l'axe. Le cycliste est obligé de se déporter un peu à gauche pour pouvoir continuer. Il pourrait y avoir une belle piste cyclable, mais en fait on a mis un terre-plein au milieu qui oblige le cycliste à prendre des risques, à se déporter et à mettre sa vie en danger".
Ce carrefour signalé plusieurs fois comme dangereux pour les cyclistes
La mairie ne pouvait pas ignorer que ce carrefour était dangereux, estime l'association Rayons d'Action, qui indique l'avoir signalé à plusieurs reprises, bien avant cet accident.
Ce carrefour avait été signalé comme dangereux pour les cyclistes, la mairie était au courant. Pendant plus de deux ans ils n'ont rien fait, et ce qui est dommageable c'est que sept mois après l'accident il n'y a rien de fait.
Joël Lochin, le père de Grâceà France Bleu
"Il y a une faute surement du conducteur du camion, l'enquête va le déterminer, mais il y a quand même un problème d'aménagement", considère Joël Lochin.
"Un mort ça suffit"
Joël Lochin a donc porté plainte contre le conducteur du camion, mais aussi contre la maire de Rennes, Nathalie Appéré et contre Emmanuel Couet, le président de Rennes Métropole, pour homicide involontaire. "Je me dis que si un autre accident du même genre arrivait à cet endroit-là, si je n'avais pas fait quelque chose, je m'en voudrais. Je crois qu'un mort ça suffit. Ma plainte est aussi motivée par ça, je veux que ça bouge, je veux qu'on reconnaisse que que quelque chose devait être fait".
Contactée concernant d'éventuels travaux, la ville de Rennes n'a pas apporté de réponse à France Bleu. Elle indique simplement qu'"à la suite de ce dramatique accident, Rennes et Rennes Métropole ont produit les éléments demandés par la police dans le cadre de l'enquête, qui est toujours en cours".
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