Reportage de "Zone Interdite" à Roubaix : menacé de mort, un militant associatif dénonce la montée de l'intégrisme islamiste dans la ville
Amine Elbahi, militant associatif, est placé sous protection policière à cause de menaces après son témoignage dans l'enquête de Zone interdite en partie consacrée à l'islam radical à Roubaix.
Après l'enquête de Zone interdite en partie consacrée à l'islam radical dans la ville de Roubaix et à une association soupçonnée de donner des cours coraniques, plusieurs personnes ont reçu des menaces et sont désormais placées sous protection policière. C'est le cas de la présentatrice de l'émission Ophélie Meunier et d'un habitant de Roubaix, Amine Elbahi, Roubaisien, militant associatif et juriste de 25 ans, qui soupçonne l'association "Ambitions et initiatives pour la réussite" d’enseigner le Coran en prêchant l’islam radical sous couvert de cours de soutien.
Des alertes lancées dès 2020
"J'ai alerté le maire de Roubaix en octobre et novembre 2020 pour faire part de mes interrogations quant à l'activité effectuée par cette association, indique-t-il. Suite à ces alertes, j'ai constaté que le maire de Roubaix ne m'avait pas répondu et par conséquent, j'ai senti une certaine gêne. J'ai également saisi le préfet du Nord qui a conclu à l'existence de cours coraniques et d'activités qui ne respectent pas les valeurs de la République."
L'association fait désormais l'objet d'un signalement à la justice. Mais pour Amine Elbahi, le problème est plus global et il affirme que Roubaix est menacée par la montée de l'intégrisme islamiste. Cela fait plusieurs années que ce militant associatif combat l'islam radical, lui qui a vu sa sœur partir faire le djihad en Syrie. Et depuis la diffusion il y a 10 jours, du reportage de Zone interdite, dans lequel il témoigne, il est victime de menaces.
"J'ai reçu pas mal de menaces, d'injures : certains m'ont condamné à mort !"
Amine Elbahià franceinfo
"On a menacé de me décapiter...", explique Amine Elbahi. Rapidement, le Roubaisien porte plainte et il est placé sous protection policière. " À 25 ans, ce n'est pas une vie d'être obligé d'être placé sous protection policière, mais il est vraiment rassuré, explique son avocat, Jean Tamalet. Tout simplement parce que sans aucune haine ni aucune volonté de stigmatiser une communauté ou une autre, on a pointé du doigt des défaillances. Il va continuer son chemin politique et il ne sera pas réduit au silence par les menaces. Je vais veiller à ce que l'action judiciaire se poursuive et aboutisse à un résultat satisfaisant."
Le maire de Roubaix, Guillaume Delbar, affirme avoir également reçu des menaces de mort et a porté plainte. Contacté par franceinfo, il n'a pas souhaité s'exprimer.
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