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Soupçonnés de complicité de meurtre, quatre policiers de la BAC nord de Marseille en garde à vue

Nouveau rebondissement dans l'affaire de la BAC de Marseille. Selon Le Point, quatre policiers ont été placés en garde à vue ce matin. Une note signée du patron de la police des polices de la ville pointait dès février la responsabilité d'agents de la brigade dans une affaire de meurtre.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

"Flics le jour, voyoux la nuit", titrait La Provence du 30 octobre. Et maintenant criminels ? Selon Le Point, quatre anciens policiers de la Bac nord sont en garde à vue depuis vendredi matin. L'hebdomadaire affirme d'ailleurs que la police des polices de Marseille
enquête depuis 15 jours sur un meurtre et que les quatre personnes en question "ne sont pas mis en examen dans l'affaire d'extorsion ".

Parmi les éléments de cette enquête, une note confidentielle, qui daterait du 8 février dernier, adressée par le commissaire divisionnaire de Marseille Didier Christini au procureur de la République. Il y ferait part de troublants soupçons sur l'origine du meurtre de Lyès Gouasmia, retrouvé calciné et le corps criblé de balles près de Vitrolles en septembre 2008. Une information judiciaire avait été ouverte à l'époque, puis classée faute d'éléments. Or, cet homme s'avèrerait être un caïd de la ville, mais aussi un indic de la BAC nord. C'est lui qui aurait dénoncé l'auteur de l'incendie d'un bus à Marseille, où une étudiante de 28 ans, Mama Galledou, avait été grièvement blessée. Affaire très médiatisée.

"Les policiers auraient pris l'indic en grippe" selon Didier Christini

Selon Le Point, le patron de la police des polices marseillaises, dans sa note, évoque l'hypothèse "de la divulgation par des éléments de la BAC nord hors du milieu policier de l'identité de cet informateur ". Divulgation "auprès du milieu des dealers ". L'indic, Lyès Gouasmia, faisait alors l'objet d'une protection policière pour "service rendu ". Mais selon la note du policier, citée par Le Point : "Un petit groupe de policiers directement intéressé au dynamisme du marché de la drogue, dans lequel ils pratiquaient (et pratiqueraient toujours) des extorsions, aurait considéré cette protection policière comme contraire à leur intérêt, et auraient pris Gouasmia en grippe ". Indice supplémentaire, le commissaire ajoute que "le meurtre de Gouasmia serait survenu très peu de temps après son passage au siège de la BAC nord ". 

Une plainte pour complicité d'homicide 

Cette information du Point corrobore pour partie les allégations de l'avocat du jeune caïd de 21 ans, faites le 23 octobre dernier. Me Yassine Bouzrou, sur France Info, avait accusé les policiers de la BAC d'avoir "jeté sciemment en patûre le nom de [son] client en le faisant passer pour un indicateur afin qu'il soit victime de représailles ". Pour l'avocat, il aurait subi ce sort pour avoir simplement "refusé d'être racketté ".

Réécoutez le témoignage de Me Yassine Bouzrou, joint par France Info

Me Yassine Bouzrou a porté plainte en octobre dernier pour complicité d'assassinat. Mais une information judiciaire avait déjà été rouverte, selon Le Point, après la note du commissaire divisionnaire. 

L'affaire de corruption concerne douze policiers, dont sept ont été écroués. En revanche, une quinzaine d'autres qui ne sont pas mis en cause sont en passe d'être réintégrés. 

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