Ce que l'on sait de l'attaque au couteau à Trappes
L'Etat islamique a revendiqué l'attaque et l'assaillant était fiché pour radicalisation, mais la qualification terroriste n'a pas été retenue pour l'instant par les autorités. L'homme, qui a tué sa mère et sa soeur, avait plutôt un profil de "déséquilibré" que celui d'un homme "engagé" auprès d'une organisation terroriste, précise le ministre de l'Intérieur.
Un homme de 36 ans a tué sa mère et sa sœur et a grièvement blessé une passante avec un couteau, jeudi 23 août, à Trappes (Yvelines). L'assaillant a été abattu par la police. Voici ce que l'on sait de cette attaque.
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L'assaillant a tué sa mère et sa sœur
Vers 9h30, jeudi 23 août, Kamel Salhi, né en 1982, a grièvement blessé une passante de 66 ans et tué deux membres de sa famille, sa mère de 71 ans et sa sœur de 49 ans, dans la ville de Trappes (Yvelines). Sa mère a été découverte à son domicile, un pavillon rue Camille-Claudel, et l'autre sur la voie publique, devant la maison. La troisième victime, résidente du quartier, également retrouvée sur la voie publique, a été dirigée en urgence par les secours vers l'hôpital Georges-Pompidou. Son pronostic vital est engagé.
L'auteur des faits, retranché dans le domicile familial, en est ressorti un couteau à la main devant les policiers avant de se réfugier à l'intérieur et de leur crier : "Allah Akbar, si vous rentrez je vous fume", selon un communiqué du parquet de Versailles, en charge de l'enquête. Il est ensuite ressorti du domicile de sa mère, et s'est avancé "les mains dissimulées dans le dos" en direction des policiers. "Il a refusé d'obtempérer à leurs sommations et continué à avancer vers eux, les contraignant à faire usage de deux pistolets à impulsion électrique à son encontre, précise encore le parquet. L'agresseur continuant malgré tout sa progression, deux fonctionnaires de police ont finalement fait usage de leur arme de service." L'une des deux balles tirées "a atteint mortellement" l'homme.
Il a été poursuivi pour "apologie du terrorisme"
Kamel Salhi était fiché S et également fiché au FSPRT, le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a expliqué Gérard Collomb. Différent de la fiche S, ce fichier a été créé en mars 2015 pour recenser les individus exclusivement identifiés comme des radicaux islamistes. Ils peuvent être signalés par les services de renseignement, les préfectures et des particuliers.
Kamel Salhi a par ailleurs été condamné en 2003 pour une infraction militaire, sans que l'on sache précisément la nature de cette infraction. Il a depuis fait l'objet de trois procédures distinctes n'ayant pas donné lieu à des poursuites, notamment pour des faits d'apologie du terrorisme. Mais contrairement à ce qui a été précédemment annoncé, cette enquête a été classée sans suite en 2016 au motif que l'infraction était insuffisamment caractérisée, précise le parquet de Versailles.
Il présentait des "problèmes psychiatriques importants"
Pour autant, Gérard Collomb présente le tueur comme un homme ayant plutôt un profil de "déséquilibré" que "quelqu'un d'engagé, et qui pourrait répondre aux ordres et aux consignes d'organisations terroristes, et de Daesh en particulier". "Le criminel avait des problèmes psychiatriques importants", a expliqué le ministre de l'Intérieur. Il était "connu des services de police pour être fragile psychologiquement et avoir déjà eu des problèmes de couple", a expliqué à franceinfo le directeur de cabinet du maire de Trappes, Rogatien Bouchereau.
L'État islamique a revendiqué l'attaque, mais la qualification terroriste n'est pas retenue
L'État islamique a revendiqué l'attaque, via un organe de propagande, mais il pourrait s'agir d'une revendication "opportuniste" (comme ce fut le cas notamment après la tuerie de Las Vegas, aux Etats-Unis, en octobre 2017).
Pour l'heure, la qualification terroriste n'a pas été retenue par les autorités, a annoncé Gérard Collomb. Une enquête de flagrance des chefs d'assassinat, tentative d'assassinat et menaces de mort sur personnes dépositaires de l'autorité publique, confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles, a été ouverte par le parquet de la même ville. Parallèlement, l'IGPN a été saisie aux fins de vérifier la régularité de l'ouverture de feu.
Le parquet de Paris confirme à franceinfo qu'il "ne s'est pas saisi à ce stade" de l'enquête, mais qu'il suit "de très près les premières investigations en observateur", tout en précisant que "le procureur [François Molins] est sur place avec des membres de la section antiterroriste".
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