: Vidéo Attaque à Paris : "Il est évident que la menace terroriste est montée en puissance", juge Laurent Nuñez
L'ancien secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur aujourd'hui coordonateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme rappelle qu'il n'y avait pas de "menaces caractérisées" contre la rue Nicolas-Appert et nie tout relâchement.
"Il est évident que la menace [terroriste] est montée en puissance", a déclaré lundi 28 septembre sur France Inter Laurent Nuñez, coordonateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, ancien secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur, trois jours après l'attaque au couteau qui a fait deux blessés graves, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris.
Laurent Nunez rappelle que "nous sommes dans la période du procès, dit 'procès Charlie'
On a bien vu que sur les réseaux sociaux, il y avait de plus en plus d'appels à la violence, la propagande d'Al-Qaïda et de l'État islamique.
Laurent Nuñez, coordonateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorismeà franceinfo
"Évidemment que la menace est montée en intensité, ce qui a conduit les services de renseignement à resserrer la surveillance des objectifs des individus connus et suivis par les services, à assurer un dispositif lourd de protection de personnalités ou, par exemple, des caricaturistes de Charlie", assure l'ancien secrétaire d'État.
"La vigilance n'a jamais faibli"
"La vigilance ne faiblit pas, elle n'a jamais faibli et elle ne faiblira jamais contre le terrorisme", assure Laurent Nuñez. Interrogé sur les propos du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui, vendredi soir sur France 2, annonçait qu'il allait demander au préfet de police "pourquoi la menace a manifestement été sous-évaluée", Laurent Nuñez tient à préciser que Gérald Darmanin "a évoqué la situation dans la rue" et non la situation générale en France.
Le coordonateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme rappelle que "depuis plusieurs années, le siège de Charlie n'était plus dans cette rue, ils ont déménagé dans d'autres lieux". Laurent Nuñez indique par ailleurs que "nous n'avions pas connaissance de menaces réelles caractérisées sur ce site" et que "les dispositifs qui sont déployés par les forces de sécurité intérieure ne sont pas forcément des dispositifs statiques". Il précise qu'aujourd'hui, "la plupart des dispositifs qui sont déployés sont des dispositifs dynamiques de rondes et des patrouilles mobiles qui permettent de mieux répartir la ressource en hommes et de couvrir beaucoup plus de points afin d'être beaucoup plus efficace".
Une menace "endogène", conforme aux dernières attaques
Concernant le profil du suspect, Laurent Nuñez se montre prudent et déclare qu'"a priori, on est plutôt sur un acteur isolé : est-ce que ce relationnel a pu avoir une influence sur son action ?", s'interroge-t-il, répondant qu'"il n'y a pas de raison de le penser à ce stade, mais l'enquête viendra infirmer ou confirmer cela". L'ancien secrétaire d'État suppose qu'il s'agit "probablement de menace endogène : c'est quelqu'un qui n'a pas été projeté pour commettre cette action, mais qui était présent sur le territoire national".
Laurent Nuñez explique que "c'est conforme aux dernières attaques que nous avons eu qui ne sont plus que des attaques endogènes", mais qu'il "faudra le confirmer". Enfin, le coordonateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme rapporte que le suspect "est un individu qui n'était pas connu des services spécialisés de renseignement au titre de la radicalisation".
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