Assaut de Saint-Denis : un an après, le "souvenir douloureux" et la détresse d'habitants de l'immeuble
Le 18 novembre 2015, le Raid donnait l'assaut contre l'immeuble de Saint-Denis, près de Paris, où s'étaient retranchés deux terroristes impliqués dans les attentats du 13-Novembre. Aujourd'hui, tous les habitants n'ont pas été relogés.
Voilà bientôt un an que Lassina Traoré occupe une petite chambre d'hôtel du centre-ville de Saint-Denis. Tous les mois, il reçoit un colis de nourriture. "Du pâté, de la brioche, un pot de confiture...", confie-t-il à France Bleu Paris. Il y a un an, le 18 novembre 2015, cet homme était réveillé par les tirs des policiers du Raid, au 48 rue de la République, où étaient retranchés Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, deux terroristes impliqués dans les attentats du 13-Novembre.
À la suite de ce violent assaut, 88 personnes avaient dû quitter leur logement. Un an plus tard, 51 ont été relogées de façon pérenne, mais 37 personnes sont toujours hébergées par le 115, le Samu social.
Les habitants veulent être reconnus comme des victimes du terrorisme
La veille de l'assaut, qu'il décrit comme "un souvenir douloureux", Lassina Traoré se souvient avoir croisé les deux terroristes : "Je vois leurs deux têtes. Quand j'y pense, ça me travaille." Aujourd'hui sans logement et sans ressource, l'homme se considère comme "une victime du terrorisme". Mais l'État refuse d'accorder ce statut aux anciens habitants du 48 rue de la République. Il reconnaît simplement sa responsabilité, sans parler de faute.
"Les acteurs sociaux vont s'organiser pour que ces personnes puissent bénéficier de soins et de prises en charge au long cours", assure Fadela Benrabia, la préfète à l'égalité des chances en Seine-Saint-Denis. L'État promet également des indemnisations. Les premiers versements doivent arriver prochainement pour trois des 24 ménages concernés.
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