Des élus de droite et d'extrême droite s'opposent à la venue du rappeur Médine au Bataclan
Les paroles d'un titre du chanteur, dans lequel il prône la "crucifixion" pour "les laïcards", lui interdisent, selon eux, de se produire sur les lieux de l'un des attentats du 13-Novembre.
"Une insulte", "insupportable", des "saloperies"... La venue les 19 et 20 octobre du rappeur Médine au Bataclan, théâtre d'une des attaques du 13 novembre 2015, irrite l'extrême droite et une partie de la droite. En cause, le titre d'un album du chanteur sorti en 2005, Jihad, le plus grand combat est contre soi-même, et des paroles de sa chanson Don't Laïk sortie en 2015 – "Crucifions les laïcards comme à Golgotha / Le polygame vaut bien mieux que l'ami Strauss-Kahn."
Plusieurs personnalités du Rassemblement national et des Républicains se sont ainsi opposés aux concerts du chanteur à Paris. "Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan", écrit Marine Le Pen, samedi 9 juin. "C’est insupportable avec tout ce qui se passe dans notre pays", renchérit sur Europe 1 Jean-François Copé. "Je demande à Emmanuel Macron d'interdire ce concert", écrit Eric Ciotti dimanche sur Twitter, dénonçant une "insulte insupportable". Même réaction pour Robert Ménard, qui pointe du doigt "une provocation inadmissible". Le chef des, Laurent Wauquiez a, lui, estimé que ce concert était un "sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France".
Au #Bataclan, la barbarie islamiste a coûté la vie à 90 de nos compatriotes. Moins de trois ans plus tard, s'y produira un individu ayant chanté « crucifions les laïcards » et se présentant comme une « islamo-caillera ». Sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 10 juin 2018
L'élu RN en Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul appelle lui à "faire barrage" à Médine, comme cela avait été fait pour Black M à Verdun. Face aux critiques de la droite et de l'extrême droite, la mairie de la ville avait en effet annulé le concert du rappeur prévu au soir des commémorations du centenaire de la bataille, le 29 mai 2016.
Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du #Bataclan.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 juin 2018
La complaisance ou pire, l’incitation au fondamentalisme islamiste, ça suffit ! MLP #PasDeMédineAuBataclan pic.twitter.com/Xqu4JLwz6t
Rappeur Médine au Bataclan : "C’est insupportable avec tout ce qui se passe dans notre pays" @jf_cope #LeGrandRDV pic.twitter.com/gI07GbV4X5
— Europe 1 (@Europe1) 10 juin 2018
La programmation du rappeur #Médine au #Bataclan est une insulte insupportable à la mémoire des victimes du #13novembre2015. Il y a des symboles qui ne peuvent être profanés. Je demande à @EmmanueMacron d’interdire ce concert.https://t.co/DUF1f5cfvC #MedineAuBataclan pic.twitter.com/WVCAf6yHXk
— Eric Ciotti (@ECiotti) 10 juin 2018
Le rappeur #Medine au #Bataclan : une provocation inadmissible. Les familles des victimes ne sont pas respectées... pic.twitter.com/3VXkKZwShj
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 9 juin 2018
Notre mobilisation a stoppé la venue de #BlackM à #Verdun, levons-nous tous pour faire barrage au concert de @Medinrecords au #Bataclan. Pas de scène pour l’islamisme ! #PasDeMedineAuBataclan pic.twitter.com/AZa8qCcALw
— Julien Odoul (@JulienOdoul) 9 juin 2018
Il a estimé être allé "trop loin"
"J'ai toujours utilisé la provocation comme un 'piège positif', a reconnu le rappeur de 35 ans, originaire du Havre, aux Inrocks en 2015. L'idée est d'amener les gens par la provocation." En 2017, il a néanmoins estimé être allé "trop loin" avec son titre "Don't Laïk". "La provocation n'a d'utilité que quand elle suscite un débat, pas quand elle déclenche un rideau de fer. Avec Don't laïk, c'était inaudible, et le clip a accentué la polémique."
Si ces détracteurs semblent bien connaître le rappeur havrais, LCI note pourtant que certains de ses titres, moins polémiques, leur ont échappé. C'est le cas du morceau #Faisgafatwa, sorti en 2015, dans lequel Médine critique le fanatisme religieux. "J'crois que tu t'es pris les deux Nike Air dans le tapis d'prière / Viens pas recruter dans mon quartier c'est pas ta pépinière / T'as jamais mis le pied dans une classe et tu veux suivre les quatre écoles." Ou le titre Bataclan, sorti en 2018, dans laquelle le chanteur assure qu'il a toujours rêvé de jouer dans la mythique salle parisienne.
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