Ce que l'on sait de Mohamed Abrini, le terroriste présumé arrêté en Belgique
Recherché dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris, il pourrait également avoir joué un rôle dans les attaques perpétrées à Bruxelles, et serait "l'homme au chapeau" de l'aéroport de Zaventem, selon des médias belges.
Après presque cinq mois de cavale, Mohamed Abrini a été arrêté, vendredi 8 avril, selon une source policière citée par l'AFP, confirmant des informations de la VRT, média belge néerlandophone. Francetv info revient sur les informations connues à ce jour sur celui qui est suspecté d'avoir pris part à la préparation des attentats de Paris et à l'exécution des attaques terroristes de Bruxelles.
Quel est son parcours ?
Né en 1984, Mohamed Abrini a grandi à Molenbeek, une commune de l'agglomération de Bruxelles, et connaît depuis l'adolescence les frères Abdeslam, Salah et Brahim. Tous suivent plus ou moins le même parcours mêlant échec scolaire, petits boulots et délinquance. A 18 ans, Abrini abandonne ainsi ses études de soudeur et multiplie délits, arrestations et séjours en prison, notamment pour vol avec effraction et avec violence.
Sa famille a une vision plus douce d'un homme qualifié de "protecteur et aimant", par sa sœur. Son mariage était planifié pour le mois de février. Jugeant que "ce n'est pas un tueur", comme elles l'avaient déclaré à France 2, sa mère et sa compagne l'avaient appelé à se rendre pour qu'il s'explique.
Comment est-il devenu jihadiste ?
C'est également à cette époque qu'il se rapproche de la mouvance jihadiste. Son jeune frère, Souleymane, âgé de 20 ans, est tué en Syrie, alors qu'il avait rejoint les rangs de l'Etat islamique, plus précisément du groupe d'Abdelhamid Abaaoud, l'homme suspecté d'avoir organisé les attentats de Paris. A l'été 2015, Mohamed Abrini multiplie les voyages, notamment en Turquie, et aurait lui aussi fait un bref passage en Syrie, où il est suspecté de s'être battu dans les rangs jihadistes.
Il revient ensuite en Europe, où il est fiché comme un "returnee", un jihadiste de retour. Il est repéré au Royaume-Uni, fait un passage en Allemagne et part pour le Maroc. C'est là que les policiers belges perdent sa trace.
Quel est son lien avec les attentats de Paris?
C'est à l'occasion des attentats du 13 novembre que le nom de Mohamed Abrini refait surface. Onze jours après le massacre parisien, l'enquête l'identifie sur des images de vidéosurveillance prises dans une station service de Ressons-sur-Matz (Oise), le 11 novembre au soir. Il y est filmé aux côtés de Salah Abdeslam, au volant d'une Clio noire. C'est le même véhicule qui a été retrouvé abandonné dans le 18e arrondissement de Paris, après que Salah Abdeslam l'a utilisé pour conduire les kamikazes au Stade de France.
Rien n'indique en revanche que Mohamed Abrini était à Paris le 13 novembre. Sa famille assure qu'il se trouvait en Belgique ce soir-là. Sa sœur affirme l'avoir vu à 20h30 au domicile familial, avant qu'il ne disparaisse.
Le 24 novembre, après son identification sur les images de vidéosurveillance de la station-service de l'Oise, il est visé par un avis de recherche et Europol le classe parmi les 50 fugitifs les plus recherchés en Europe.
Quel rôle aurait-il joué à Bruxelles ?
Le fugitif ne laisse aucune trace, jusqu'au 25 mars. Trois jours après les attentats perpétrés à Bruxelles, son ADN est retrouvé dans un appartement de Schaerbeek, d'où seraient partis les deux kamikazes de l'aéroport de la capitale belge. Il est alors suspecté d'avoir servi d'artificier, voire d'être le fameux "homme au chapeau" qui apparaît sur les images de vidéosurveillance de l'aéroport.
Vendredi, la VRT (média belge néerlandophone) et la RTBF affirment que Mohamed Abrini serait bien ce troisième suspect au chapeau jusqu'ici non identifié. Le parquet fédéral belge avait lancé, jeudi, un nouvel appel à témoins afin de retrouver cet inconnu. Les autorités ont diffusé de nouvelles photos du suspect ainsi qu'une vidéo retraçant, grâce aux caméras de surveillance, le trajet qu'il a suivi à pied, pendant près d'une heure, après les explosions entre l'aéroport et le quartier de Schaerbeek.
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