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Abdelhamid Abaaoud n'était pas le commanditaire des attentats du 13 novembre, selon le patron de la DGSE

Abdelhamid Abaaoud était le "coordonnateur" des attaques kamikazes mais le jihadiste n'a pas planifié les attentats, a révélé Bernard Bajolet, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure, lors d'une audition devant les députés.

Article rédigé par franceinfo
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La salle de concert du Bataclan, à Paris, le 22 décembre 2015. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Les services de renseignement français ont identifié le commanditaire des attentats de Paris et Saint-Denis. Le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, a révélé cette information à la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de janvier et novembre 2015, lors d'une audition à huis clos le 24 mai. Le Parisien s'est penché sur le contenu de son intervention, rendu public mardi 12 juillet.

"Nous connaissons le commanditaire mais je resterai discret sur ce point", a ainsi déclaré Bernard Barjolet, refusant de donner plus de détails sur l'identité du cerveau des attaques du 13 novembre. Abdelhamid Abaaoud, un temps considéré comme le chef des opérations, n'était qu'un "coordonnateur" des attentats, selon le patron de la DGSE. Il n'aurait pas planifié les parcours des trois commandos, qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés.

Il reconnaît un "échec du renseignement"

Bernard Bajolet a confirmé que la DGSE était sur la trace du réseau terroriste "depuis janvier 2015", au moment où Abdelhamid Abaaoud se trouvait à Athènes (Grèce). Des "moyens humains, techniques et une coopération avec les partenaires" ont été mis en place pour contrer ce réseau, assure le patron du renseignement extérieur.

Ces moyens n'ont toutefois pas empêché les terroristes d'agir. "Des attentats comme ceux du 13 novembre marquent bien un échec du renseignement extérieur, reconnaît Bernard Barjolet. Ils ont été planifiés à l'extérieur de nos frontières et organisés en Belgique, c'est-à-dire dans l'aire de compétence de la DGSE." Et d'ajouter que ces attaques "représentent aussi sans doute un échec pour le renseignement intérieur, dans la mesure où ils se sont produits sur notre sol".

Abaaoud retrouvé grâce à un appel téléphonique

Le rapport de la commission d'enquête parlementaire (PDF) donne en outre plus de détails sur la façon dont Abdelhamid Abaaoud a été localisé. Comme les autorités l'avaient déjà révélé, c'est un appel passé par une amie d'Hasna Ait Boulahcen qui a permis de trouver la cache du terroriste.

Le chef de la Sous-direction anti-terroriste de la direction centrale de la police judiciaire (SDAT) a toutefois précisé aux députés que 17 897 appels ont été reçus par la ligne verte du centre de crise. "Un appel décisif sur 17 000 suffit à justifier la mobilisation d'importants effectifs", explique le patron de la SDAT, cité par Le Parisien.

Les autorités n'ont toutefois eu la "certitude" qu'Abdelhamid Abaaoud se trouvait effectivement en France qu'après sa mort et son identification grâce à ses empreintes.

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