Au procès des attentats du 13-Novembre, les accusés s'énervent et la cour hausse le ton
Plusieurs accusés se sont agités durant une audience des parties civiles, vendredi 15 octobre.
Plusieurs accusés ont perdu leurs nerfs lors du procès des attentats du 13-Novembre, vendredi 15 octobre, obligeant le président Jean-Louis Périès à suspendre brièvement l'audience. Les incidents ont commencé alors que des rescapés britanniques du Bataclan témoignaient à la barre. Alors qu'un nouveau témoin s'apprêtait à prendre la parole, un mouvement a agité le box des accusés. "Avec les [autres] gendarmes, y'avait pas de problème, avec cette équipe d'handicapés c'est tous les jours des problèmes !", a éructé Mohamed Abrini, un des logisticiens des attentats.
Un autre accusé, Mohamed Bakkali, accusé d'avoir loué des appartements pour les commandos, s'est levé à son tour et s'est plaint des "contraintes" imposées par les gendarmes. "Ils veulent nous écraser", a-t-il déclaré.
Le premier incident en trois semaines
Mohamed Abrini a ensuite repris la parole, se plaignant que les gendarmes intiment aux accusés de se taire. "J'ai envie de parler avec mon pote", a-t-il vociféré en faisant référence à Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. "Monsieur Abrini, il y a interdiction de communiquer entre vous pendant l'audience", lui a rappelé le président.
Après d'autres échanges, Salah Abdeslam s'est levé à son tour, exigeant de quitter le box. "C'est pas vous qui décidez. Vous vous asseyez et puis c'est tout. Vous voulez un outrage à magistrat, c'est ça que vous voulez ?", a menacé le président, avant de suspendre l'audience quelques minutes. "Je pense avoir fait preuve de considération à l'égard des accusés, j'aimerais qu'il en soit de même de la part des accusés vis-à-vis de la cour. A bon entendeur, comme dirait l'autre", a-t-il poursuivi, avant de suspendre l'audience durant quelques minutes.
Jean-Louis Périès : "Je m’adresse au box : c’est moi qui décide de ce qui se passe dans le box, si vous voulez parler pendant l'audience, je vais vous séparer." On entend des propos indistincts de Salah Abdeslam. "Non mais vous ne me parlez pas comme ça", fulmine le président
— Catherine Fournier (@cathfournier) October 15, 2021
A la reprise, Jean-Louis Périès a rappelé que "c'est au président qu'il appartient de régler ce qui se passe à l'intérieur du box". "Il y a interdiction de communiquer entre vous, on va veiller à ce que cela soit davantage respecté", a-t-il insisté. Il s'agit du premier incident d'audience qui éclate en trois semaines de procès. Les accusés étaient pour la plupart restés silencieux depuis le début de l'audition des parties civiles.
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