Procès des attentats du 13-Novembre : Mohamed Abrini affirme avoir été remplacé par Salah Abdeslam
Ce mardi, devant la cour d'assises spéciale, l'accusé a de nouveau expliqué qu'il avait renoncé à participer aux attentats de Paris et Saint-Denis. Selon lui, c'est Salah Abdelslam, son ami d'enfance, et seul membre du commando encore en vie, qui a pris sa place.
C'est une période cruciale du procès des attentats du 13 novembre 2015 qui s'est amorcée mardi 29 mars devant la cour d'assises spéciale de Paris. Les principaux accusés doivent s'exprimer, cette semaine, sur les jours précédants les attaques qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis ainsi que sur la soirée du 13 novembre. Mohamed Abrini, proche de Salah Abdeslam, le principal accusé, était à la barre. La semaine dernière, celui qui est aussi connu pour avoir abandonné son charriot d'explosifs lors des attentats à Bruxelles en mars 2016, a affirmé, pour la première fois, qu'il devait faire partie des commandos terroristes.
"J'étais prévu le soir du 13 novembre"
"Vous pouvez enlever le masque avant de parler", invite le président de la cour. "Vous avez raison. Bas les masques!", lance Mohamed Abrini pour donner le ton avant d'entrer dans le vif du sujet. "Je confirme ce que j'ai dit. J'étais prévu le soir du 13 novembre. Je suis sûr et certain que j'aurais été sur les terrasses". Et l'accusé déroule sa version des faits, sous le regard appuyé de son avocat.
Sa rencontre avec le coordinateur des attentats, Abdelhamid Abaaoud, trois mois avant les attaques dans une planque de Charleroi, en Belgique : "Quand je le vois, il m'annonce 'Tu vas faire partie d'un projet d'attentat', mais il ne me dit ni où ni quand, raconte Mohamed Abrini. Moi, je ne peux pas aller tuer des gens comme ça dans la rue. Dans mon esprit, c'est clair. Mais Abaaoud garde espoir jusqu'à la fin".
Mohamed Abrini minimise le rôle de Salah Abdelslam
"C'est difficile de croire que vous n'étiez au courant de rien", lance l'accusation, persuadée qu'il en sait plus qu'il n'en dit. "Alors pourquoi vous les accompagnez, les terroristes à Paris? C'est parce que vous avez renoncé au dernier moment?". Mohamed Abrini répond : "Non, c'est juste que je savais que c'était la dernière fois qu'on se voyait. Moi, dans ma tête, je vis mes derniers moments avec eux". Avant de lâcher face aux parties civiles, pas peu fier que je ne sois pas resté. Ça fait un terroriste en moins et donc moins de morts. C'est mathématique". Stupeur dans la salle.
Devant la cour d'assises spéciale, Mohamed Abrini a aussi longuement minimisé le rôle de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie du commando responsable des attentats et principal accusé du procès. Salah Abdeslam, ami d'enfance dans la version de Mohamed Abrini. C'est parce que lui n'a pas voulu participer aux attaques du 13 novembre 2015 que Brahim Abdeslam recrute son petit frère et que Salah Abdeslam le remplace. "Brahim? Il a une grosse voix. Il a dit à Salam 'Si tu fais ce truc, tu dois le faire'. En fait, Salah Abdeslam, il devait partir en Turquie, poursuit Abrini. Jamais il aurait pu tuer. Je l'ai vu à son regard. Il y a des regards déterminés et d'autres pas."
Dans le box, pendant toute la durée de l'interrogatoire, Salah Abdeslam est hilare. Il sera entendu mercredi 30 mars sur les faits.
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